baptême à paris
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Baptême à Paris

2 juin 2016

Paris, mai 1878. Alors que le public parisien découvre deux inventions de Thomas Edison, Louis pousse ses premiers cris.

Nous sommes le 20 mai 1878. Le Palais du Champ de Mars ouvre ses portes pour l’Exposition Universelle. Après la guerre Franco-Prussienne, puis la Commune, les Parisiens ont besoin de nouveautés, ils veulent oublier ces ruines qui marquent encore les esprits.

Tout en dégustant une glace fabriquée par la machine à glaces de Raoul Pictet, ils découvrent émerveillés, deux inventions de Thomas Edison : une version améliorée du téléphone de Graham Bell, et le phonographe.

 

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Exposition Universelle de 1878. Palais du Champ-de-Mars (Gallica)

Loin de ce Paris flamboyant, à 8 kilomètres du Champ de Mars, une autre scène se déroule.  Nous sommes 2 rue Basfroi. Dans un immeuble de cinq étages où montent les effluves du pain cuit dans la boulangerie juste en bas, Anne sent les premières contractions. Elle n’est pas inquiète, elle a déjà connu trois accouchements. A trente-neuf ans, ce sera son quatrième, et dernier enfant. Si les aînés sont nés avec deux ans d’écart chacun, Louis est un bébé inattendu, né treize ans après Charles, l’aîné, et neuf ans après Alexandre, jusqu’alors le benjamin.

Le petit Louis Marcelin Simard naît à 17 heures. Son père, Pierre, le déclare le lendemain à la mairie du 2e arrondissement.

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140 ans, plus tard, il y a toujours une boulangerie au 2 rue Basfroi.

Le baptême a lieu six jours plus tard, le 26 mai 1878, en l’église Saint-Ambroise.

En dehors de quelques amis, habitants aussi rue Basfroi, la famille est seule à Paris. Pierre et Anne sont arrivés au début des années 1860 en région parisienne ; lui du Lot-et-Garonne, elle de Haute-Savoie.

C’est sûrement pour cela que l’acte de baptême de Louis indique pour parrain et marraine, Louis son frère, et Louise sa soeur.

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France-Album : [fascicules 9-24] / dessins originaux A. Karl (Gallica)

Un peu de méthodologie : A la recherche de Louis, l’aîné

L’étude du parcours de Pierre Simard, et Anne Sonnerat, depuis leur arrivée à Sceaux, jusqu’à la rue Basfroi, m’a permis de retrouver dans les registres d’état civil, les trois premiers enfants du couple :

  • Charles Joseph
  • Victoire Louise Anne
  • Alexandre André

Quel était donc ce Louis cité comme frère et parrain ?

Pour mener la recherche, j’ai pris en compte ces éléments :

  • Il fallait avoir au moins 7 ans (âge de raison) pour être parrain. Cela donnait un enfant né vers 1871. Ce qui était cohérent avec l’écart d’âge constaté entre les frères et soeur. Alexandre étant né en 1869.
  • J’ai ciblé les 13e, et 11e arrondissements de Paris. Victoire et Alexandre étant nés dans le 13e, et Louis dans le 11e.

Ne trouvant aucune naissance du couple Simard Sonnerat, j’ai élargi aux autres arrondissements, et étendu également la période de recherche.

Je ne trouvais toujours pas ce Louis. Pourquoi ? La famille aurait-elle quitté Paris entre 1869 et 1878 ? Anne serait-elle retournée en Haute-Savoie ? Je me retrouvais avec beaucoup trop de questions, et peu de réponses convaincantes.

Je commençais mes recherches généalogiques, et face à l’ampleur du travail, je laissais cette recherche de côté, jusqu’à ce challenge…

En vingt ans de recherches, j’ai appris une chose : il faut étudier un acte sous toutes ses coutures avant de se lancer dans une recherche. Chaque indice compte.

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Baptême Louis Simard _ 3 Mi 11

 

Premier indice, la marraine, Louise. Il s’agit de Victoire Louise Anne, qui signe L. Simard. Le prêtre se serait-il trompé, et appelé tout le monde Louis ? C’est une possibilité.

Continuons l’étude des signatures. La première signature est celle de Pierre Simard, elle correspond également à la signature sur son acte de mariage.

En dehors de la signature du prêtre, il reste la signature au bas de l’acte. L’initiale peut prêter à confusion, entre un A et un C. Je n’ai pas d’exemplaire de l’écriture de Charles Joseph, mais comme Alexandre a signé l’acte de décès de sa mère, j’ai un élément de comparaison…

 

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Signature d'Alexandre Simard
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Signature au bas de l'acte de baptême de Louis Simard

Aucune des lettres ne correspond.

 

En l’état actuel des indices en ma possession, j’en conclus que le parrain de Louis Marcelin Simard, est son frère Charles Joseph. Cette conclusion sera à confirmer avec un exemplaire de l’écriture de Charles.

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  1. Bonsoir Sophie,
    Très intéressant et je te rejoins sur le fait que chaque acte doit être étudié non seulement en détails mais aussi plusieurs fois ! Cependant, tu dis qu’outre les signatures du prêtre et du père, il n’y a qu’une signature en bas de l’acte mais j’en vois deux : celle d’en haut est clairement débutée par un L, la seconde, celle où tu hésites sur la première lettre, peut tout à fait correspondre à un L en minuscule sachant d’autant plus qu’enfant, tu n’écris pas comme quand tu deviens adulte. Je n’écarterai pas la piste d’un éventuel autre frère né ailleurs (pour ma famille originaire de Savoie émigrée à Paris, les allers-retours entre la région parisienne et le pays natal dans le dernier quart du XIXe siècle sont très fréquents).
    J’espère que tu arriveras à résoudre ce petit casse-tête. As-tu pensé aux recensements aussi ?

    1. Bonjour Guillaume,

      J’ai bien étudié toutes les signatures et celle du haut est celle de Victoire Louise. Celle qui me pose problème est bien celle de Charles, car Alexandre n’avait que sept ans, et l’écriture est trop affirmée. Enfin, j’ai croisé les recherches de naissance avec d’autres sources concernant toute la famille, il n’y a pas de 5e enfant 😉

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