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La Fédération Française de Généalogie contre l’indexation collaborative ?

27 juillet 2016

Thierry Chestier, nouvellement élu pour trois ans à la tête de la Fédération Française de Généalogie, expose dans un entretien accordé à la Revue française de Généalogie, sa vision du monde généalogique. Il y parle associations, Archives et indexation, et c’est pour le moins surprenant.

Dans ma boîte aux lettres ce matin, le dernier numéro de la Revue française de Généalogie n’attendait que moi. Ce n’est pas parce que j’y collabore, que je ne lis pas avec grand intérêt ce que produisent mes camarades.

Je découvre l’arbre remarquable de la famille Emonet, l’édito de Charles Hervis qui m’emmène directement vers l’article de Pierre-Valéry Archassal, qui revient sur la généalogie de François Berléand. Si l’article est un très bon complément à l’émission Retour aux Sources diffusée sur France2, je regrette qu’il n’y ait pas un mini guide pratique avec les adresses des sites d’Archives concernés, et une ou deux astuces de recherches.

Mon café n’est pas encore terminé. Je continue ma lecture, et me penche sur l’entretien accordé par Thierry Chestier à Guillaume de Morant (1).

Après les questions classiques sur la présentation du nouveau bureau de la Fédération Française de Généalogie, l’état des lieux de la vie associative, le pourquoi de la désaffection des généalogistes envers les associations, l’entretien aborde l’indexation, et le rôle des services d’Archives.

A la question “Vous regrettez que certains services d’Archives empiètent sur le rôle des associations ?”. La réponse tombe :

Chacun son rôle, chacun sa place. Les Archives collectent, classent, conservent et communiquent, les associations fédèrent le travail des généalogistes et le diffusent. Je suis contre la diffusion par les services public d’archives, de bases de données de types relevés ou dépouillements.

Je ne comprends pas cette position. Les bases de données diffusées par des services d’Archives, le sont en partenariat avec les dites associations. C’est un service gagnant-gagnant. Certaines associations n’ont pas le site, ou les moyens techniques pour une telle diffusion sur Internet. Quant aux services d’Archives, cela constitue un produit d’appel pour le généalogiste débutant, et curieux.

Je n’étais pas au bout de mes surprises. Interrogé sur l’indexation, Thierry Chestier est tout aussi radical :

Je ne suis pas non plus favorable à l’indexation collaborative mis en place par certains services d’Archives. Le collaboratif, nous, les associations, nous y sommes rompus. On sait bien que ce n’est pas à la portée de tous. (…). Faire de l’indexation, c’est un travail d’équipe, et cela suppose un minimum d’organisation, tout comme un minimum de compétences, sinon, le résultat n’est pas fiable.

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Donc, ma participation au projet 1 Jour 1 Poilu, ainsi que celle de tous les membres de l’équipe de choc, animée par Jean-Michel Gilot, ne vaut rien, car elle n’est pas faite dans le cadre d’une association ? De même lorsque je profite d’une recherche sur le site des Archives de la Haute-Loire pour intégrer un marque-page ?

Comment la Fédération Française de Généalogie peut-elle tenir de tels propos ?

Ce n’est pas en faisant un grand pas en arrière, et en voulant garder son pré, que l’on sauve la maison du feu.

Le développement de la généalogie, sa démocratisation passe par l’indexation collaborative. Doit-elle être encadrée, validée par des arbitres (2) ? Sûrement. Tout le monde commet des erreurs, y compris les associations.
Dans le cadre de l’indexation des fiches des Poilus sur le site Mémoire des Hommes, je corrige aussi des fiches publiées sur le site MemorialGenWeb, comme il m’est arrivé de corriger mes propres annotations, suite à des erreurs de saisies.

L’indexation ouverte au plus grand nombre n’est pas synonyme de coefficient multiplicateur d’erreurs. Elle signifie la possibilité pour tous de se pencher sur ses racines, que l’on sache chercher dans les archives, ou pas.

Le Grand Memorial est un exemple de l’apport au plus grand nombre de l’indexation collaborative. Vous n’y connaissez rien à la généalogie, mais vous souhaitez savoir si grand-papy a participé à la Grande Guerre ? La mise en commun des indexations collaboratives réalisées par les services d’Archives sur les fiches matricules, et celles réalisées sur le site Mémoire des Hommes, va vous apporter la réponse.

Deux indexations collaboratives, un portail gratuit, des découvertes pour le plus grand nombre.

Des erreurs ? Peut-être. Mais les fiches matricules, et les fiches Mémoire des Hommes en contiennent elles-même ! En outre, je vois régulièrement passer des messages de bénévole, s’interrogeant sur telle ou telle saisie. Si tous ne font pas partie d’une association, tous ont à coeur de bien faire.

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Jean-Yves Le Clerc, 27 juillet 2016

La solution passera-t-elle par le crowdsourcing ?

Jean-Yves Le Clerc, conservateur du patrimoine aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, tient peut-être la solution.

Le crowdsourcing, ou externalisation ouverte ou production participative, est l’utilisation de la créativité, de l’intelligence et du savoir-faire d’un grand nombre de personnes, en sous-traitance, pour réaliser certaines tâches traditionnellement effectuées par un employé ou un entrepreneur (3).

Les associations ont-elles suffisamment de capacité de production pour faire face à la demande croissante de l’indexation collaborative ? Pourquoi vouloir se réserver ce droit, alors que des bénévoles non-adhérents participent juste pour le plaisir du partage et de l’entraide ?

Thierry Chestier souligne, à juste titre, que les associations qui s’en tirent le mieux sont celles qui proposent des formations.

Pourquoi ne pas proposer des formations en paléographie, des ateliers d’indexation, en collaboration avec les services d’Archives ? 

Ces deux acteurs du monde généalogique ont des besoins. Les uns de valoriser leurs fonds, les autres de proposer des données exploitables pour leurs adhérents et futurs adhérents.

Pourquoi un service d’Archives ne proposerait pas un fonds à indexer à l’association locale, ou, pour toucher le plus grand nombre, de servir d’arbitre dans le cas d’une indexation collaborative en ligne ?

Des partenariats existent déjà entre les services d’Archives et les associations de généalogie. C’est le cas pour les Archives d’Ille-et-Vilaine.

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Sophie Boudarel. Présentation de Jean-Yves Le Clerc. Matins Malins du 16 avril 2016
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Erwan Le Gall. Présentation de Jean-Yves Le Clerc. Matins Malins du 16 avril 2016

A l’heure de l’open data, que signifierait pour le monde généalogique ce repli sur soi ? J’espère sincèrement que des associations comme celles de l’Ille-et-Vilaine, des Côtes d’Armor, et de bien d’autres départements, ne suivront pas la position de leur président.

Services d’Archives, associations fédérées ou non, bénévoles associatifs ou non, travaillons ensemble, les uns avec les autres, les uns pour les autres, et non les uns contre les autres.

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Edit du 28 juillet 2016 : L’indexation oui, mais…

Cet article, ainsi que l’entretien publié par la Revue française de Généalogie, ont réveillé les ardeurs des généalogistes indexeurs. Les commentaires en sont une illustration.

Le but de ce blog, ou de mes actions, n’ont jamais été de faire du bruit, mais de faire avancer à mon humble niveau, les choses dans le bon sens.

Ce matin, Thierry Chestier m’a contactée, au sujet de l’article, et des réactions qu’il a pu lire sur les réseaux sociaux.

Il n’a pas encore eu l’occasion de lire son portrait en intégralité. Notre échange, qui a été très cordial, et constructif a apporté les éclairages suivants :

  • Thierry Chestier n’est pas contre l’indexation faite en dehors des associations. L’apport de chacun est bénéfique. Il regrette seulement que cela se fasse sans réel contrôle ; craignant que le premier venu puisse indexer en masse sans pour autant que son travail soit juste.
  • A la tête de la FFG, il entend venir en aide aux petites associations, en les aidant, entre autres, à avoir une meilleure visibilité sur Internet. Les projets ne manquent pas.

Au sujet du premier point, comme je l’ai écrit plus haut dans cet article, les erreurs existent, et existeront toujours. A nous, à la FFG, de réfléchir au meilleur moyen de viser la justesse. Je réitère ici ma piste de réflexion au sujet d’un arbitrage possible.

Nous différons toutefois sur le point le plus important : l’indexation nominative. 

Thierry Chestier n’est pas contre l’indexation millésimée, savoir la signalisation de telle année dans un registre via des marque-pages (voir ce qui se fait aux Archives départementales de la Haute-Loire).

Par contre, il voit l’indexation nominative comme le glas des associations, d’où son opposition : ” Qu’adviendra-t-il des associations quand le généalogiste lambda n’aura plus qu’à taper un nom pour tracer une généalogie ? “.

Je ne vois pas l’avenir aussi sombre pour les associations. Il y a tellement de documents d’archives, tellement de sources, que je ne crois que nous arriverons un jour au bout de tout cela par le simple fait de l’indexation collaborative. Il y a encore tant à faire, tant à découvrir, tant de besoins. Et c’est là que les associations doivent se positionner. Il faut qu’elles anticipent le besoin, sous peine de disparaître. C’est le lot de toute entreprise. Avec des adhérents de plus en plus consommateurs, c’est une stratégie de type entrepreneuriale qu’elles doivent mettre en place : comment attirer le client (adhérent) ? Comment le garder captif ? Comment le rendre “consommacteur ” ?

Cet entretien n’était qu’un début à une plus longue réflexion, qui devrait se prolonger à l’occasion de Gene@2016 et, je l’espère, au-delà.

Je laisse le mot de la fin aux Archives de France 😉

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Archives de France. 28 juillet 2016.

(1) Guillaume de Morant, 2016. “Une nouvelle tête à la Fédération”. La Revue française de Généalogie, août-septembre.

(2) FamilySearch, 2016. “Mise au point concernant l’arbitrage”. Publié le 8 juillet 2016. https://familysearch.org/blog/fr/mise-au-point-concernant-larbitrage/

(3) Wikipedia. “Crowdsourcing”. Consulté le 27 juillet 2016. https://fr.wikipedia.org/wiki/Crowdsourcing

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  1. Peut etre ont ils peur que les familles decouvrent que les genealogistes ont servi des agendas politiques,n supprime des données, modifié l’histoire, et que si les familles collaborent, elles decouvrent comment des notaires et genealogistes ont spolié des heritages entiers depuis des siecles…Quand on ne comprends pas l’illogique, rester logique. A qui profite le crime ?

  2. Je ne sais pas si mon com a sa place ici, mais l’idée me vient qu’une adhésion centralisée par la fédération qui redispatcherait les bénéfices sur les assos conduirait bien plus de monde à utiliser les services de ces associations.
    Je recherche actuellement sur environ 30 départements…. puis-je adhérer à chaque asso? NON. Financièrement ce n’est pas possible. Du coup je n’adhère à aucune.
    Une piste à creuser.

    Quant à l’évolution elle sera nécessaire…. on n’a plus de charbonniers, les vitriers ne passent plus dans les rues… on peut le regretter mais pas l’empêcher, pour survivre il faut s’adapter et le commentaire de Becle me semble tout à fait pertinent.

  3. Il faut bien commencer: c’est quoi l’indexation?
    Question pour signaler que chaque jour peut-être de nouveaux généalogistes en herbe, jeunes pousses, jeunes graines de tous âges ouvrent timidement la porte du jardin secret de leurs mémoires oubliées et s’en viennent découvrir le langage, le jargon et la culture “organisationnelle” propre aux associations et fédérations.
    Faire le lien entre les techniques du passé et celles d’après-demain est une nécessité qui exige un peu de sang-froid car tout va si vite! J’ai apprécié le rappel de l’exigence d’accès au nom du service public des données d’état-civil (sous condition, bien entendu).

    1. Merci pour votre commentaire. Faire le lien entre le passé, le présent, et le futur, voici la mission de tout à chacun impliqué dans le développement de la généalogie.

  4. Je crains surtout, qu’en dehors des petites querelles de clochers pour savoir qui est le meilleur, le chef, etc., nous ne soyons en train d’assister à la privatisation et monétisation des données généalogiques … ces fameuses “data” dont tout le monde parle.
    Pour bien faire, il faudrait avoir un abonnement Premium chez Geneanet, Genealogie, MyHeritage et Ancestry, et être adhérent d’un bon nombre d’assos pour accéder aux diverses sources et arbres disponibles.
    Dans mon esprit, la généalogie et ses données font parties de l’histoire, avec un petit h et un grand H.
    Et à ce titre doivent être accessibles gratuitement, ni plus ni moins.
    Il ne faut pas oublier que sites web et assos se font du fric avec des données personnelles, avec nos histoires individuelles, et ils/elles n’ont jamais demandé l’autorisation de se faire du fric avec nos ancêtres …
    Donc ok, on joue le jeu et on accepte de payer une modique somme pour le travail d’indexation, mais attention à l’industrialisation qui nous guette, car la généalogie est/devient un marché …

  5. Aïe, aïe, aïe : qu’il est difficile d’être président d’une association de généalogie ! Et quand en plus c’est l’association des associations ….
    Première précision quand même, comme Yannick l’a souligné, la FFG ne fédère que quelques associations : elle n’est donc que la représentation partielle de l’activité généalogique associative en France.

    M. Chestier défend son point de vue, c’est normal, il faut comprendre que le modèle associatif des années 80, reposait presque seulement sur les relevés : LE puit de pétrole, le seul, l’unique (facile à mettre en place techniquement, rapportant gros avant l’arrivée d’Internet (vente des relevés papiers) et après aussi, créant un quasi monopole sur la zone géographique du siège de l’association).

    Mais ça c’était avant ! Et ce modèle était même déjà dépassé, reflétant la vision qu’une association “qui marche” se devait d’avoir beaucoup d’argent et des adhérents par centaines … (Pour en faire quoi ? On ne le savait pas toujours d’ailleurs !).
    Alors oui, si l’on considère que le relevé est le seul atout d’une association, M. Chestier a raison de s’inquiéter des “indexeurs-releveurs” qui œuvrent hors du tissu associatif. C’est presque de la politique : le monopole est ébranlé.

    Mais c’est voué à l’échec. Tout simplement !

    Premièrement parce que bâtir une action sensée pérenniser (les associations de généalogie), en commençant par un “je suis contre”, ça pique un peu ! Sous-entendre que tous les non-adhérents ne sont pas compétents pour “relever”, quelle erreur ! Un projet, sur du long terme ne se construit pas sur du “les autres n’ont pas à faire ce que nous faisons depuis des années, c’est nous seulement qui avons le droit”.

    Surtout pas dans les associations de généalogie.
    Les nombreuses interventions et commentaires des articles de Sophie, Brigitte et Guillaume mettent l’accent avec bon sens sur la nécessité pour les associations de proposer un panel d’activité différentes en lien étroit avec l’histoire locale et les particularités de la région à laquelle elles sont attachées.

    Ce n’est pas tant le contenu de ces activités qui posent problème : les possibilités pour proposer des formations, des recherches, des éclairages sur différents fonds d’archives …. sont légion.

    A mon sens, la vraie fragilité des associations vient du manque de bénévoles “moteurs”, ceux qui gèrent l’association quotidiennement, qui initient les projets, qui fédèrent les équipes et qui ne doivent pas s’essouffler au bout de quelques mois.
    On ne devient pas adhérent pour flatter son ego ou obtenir une reconnaissance mais parce qu’on s’associe à plusieurs pour mener à bien un travail.
    J’irai même plus loin, en soulignant que la gestion d’une association est extrêmement difficile : ses responsables doivent faire preuve de beaucoup de compétences dans des domaines variés (dont la communication 🙂 ). Et c’est là, peut-être une des limites du bénévolat ou au moins une question à creuser tout en oubliant pas les fondamentaux : on a tous commencé un jour, on fait tous des erreurs mais il faut savoir se remettre en question et rester curieux.

    Alors vive les assoc : il y en a des sympas, des accueillantes, des dynamiques, des conviviales, où on rit, où on cherche, où on trouve (ou pas), bref où on fait de la généalogie de façon agréable, sans prise de tête et où on découvre des tas de choses !
    Si, si c’est vrai !
    Et elles font aussi des relevés (ou pas).
    Et elles les diffusent gratuitement, dans des bases de données ouvertes à tous et que tout le monde peut enrichir (bénévoles ou pas, adhérent ou pas, archiviste ou pas, etc.). Il y a même des erreurs dedans !
    C’est vrai je vous dit ! Je sais ça parait dingue !

  6. Bravo pour cette note. Il est évident que si la FFG veut se poser comme l’unique créateur/diffuseur de relevés, cela suppose une révolution culturelle et de bien plus grands moyens au sein même de cette organisation. Situation bien difficile que celle de ce nouveau président.
    Pour ma part, je crois que toute initiative, collaborative ou non, privée ou associative, gratuite ou payante… est bonne pour la diffusion de la généalogie vers TOUS les publics. Ne nous limitons pas, soutenons toutes les plateformes et projets d’indexation.

    1. Merci Laurent pour ton commentaire.
      Je suis entièrement d’accord avec toi. Il faut soutenir toutes les plateformes et tous les projets d’indexation. Si je me souviens bien des propos de Denis Brimhall, à ce rythme, il faudra 300 ans pour indexer les archives mondiales. Alors pourquoi décourager les bonnes volontés ?

  7. C’est dommage de penser que l’indexation nominative sonne le glas des associations. Comme si elles ne faisaient que ça. C’est, à mon sens, minimiser leur impact, leurs rôles, et manquer d’ambition pour elles.
    Et pour un nouveau président de la fédération, je trouve cela un peu dommage.
    Au contraire, il faut constater que l’indexation peut être réalisé par d’autres et proposer de l’encadrer, de l’améliorer et d’y apporter une plus-value qui est largement possible par les associations, qui ont des compétences et des moyens très importants. Simplement, il faut accepter que le coeur de l’association d’hier n’est pas le même que celui de demain. Parce que la technologie simplifie certaines choses, et que du coup, la collection de noms, de dates et d’actes est simplifiée et “presque” à la portée du néophyte (même si nous savons tous que certains cas nécessitent d’être expert, voire professionnel, voire même non résolvable).

    Ainsi, il faut savoir faire muer les associations, et c’est le rôle d’un président de la FFG en 2016.
    J’espère qu’il en ressortira, de tout ça, une évolution positive pour tous, et non pas un affrontement inutile. Les associations n’ont pas besoin de ça. Elles font déjà trop vieillottes pour beaucoup d’entre nous.

  8. Bonjour

    A en croire Mr Chestier, l’association serait l’alpha et l’oméga de l’organisation et de la compétence en généalogie.

    Il n’ a pas besoin d’être regroupé en association pour cela, la recherche de l’inconnu du Saulcy (recherche de l’identité d’un soldat inconnu de 14-18) s’est faite sans cadre.
    En ce qui me concerne, MémorialGenWeb fonctionne avec un groupe de bénévoles, le statut associatif est récent et ne sert qu’à avoir une existence légale.

    Mr Chestier inaugure son mandat par des propos assez polémiques, ce n’est pas cela qui va attirerles foules dans les cercles généalogiques 🙂

    Stéphane, bénévole MémorialGenWeb

  9. Si le fait de réserver l’indexation aux seuls membres agréés d’associations généalogiques était une garantie de perfection cela se saurait ! J’ai acheté il y a des années les couteux relevés du village sur lequel je recherche et je connais assez bien les registres pour savoir que ces relevés sont catastrophiques, voir du grand n’importe quoi, et ceux des villages alentours sont au même niveau. Et le problème c’est que ces relevés à la gomme sont diffusés partout ! Pour ma part je participe depuis longtemps à l’indexation par année des registres d’état-civil des Deux-Sèvres ainsi qu’à l’enrichissement et à la correction des relevés sans vue ou anciens/et parfois très approximatifs de la généalissime base de données gratuite “Noms de Vendée”. Le concepteur de ce site avait cédé gratuitement ses droits aux Archives de Vendée, d’autres services d’archives auraient pu en profiter mais hélas ce ne fut pas le cas.
    Je pense surtout que beaucoup d’associations sont restées dans une conception de la généalogie un poil “moisie” et surtout destinée à perpétuer leurs finances. Il existe des tas de fonds méconnus qui seraient utiles aux généalogistes et aux chercheurs en histoire locale qu’ils pourraient indexer, comme les rôles de taille par exemple oubien les registres terriers des grands domaines fonciers.
    Je fais partie des gens dont les recherches historiques nous emmènent dans des tas de milieux et de régions et je ne peux adhérer à chaque cercle de généalogie pour récupérer 3 actes, donc je me casse les dents à chaque fois avec des bases de données fermées accessibles aux seuls adhérents. Reste plus qu’à ramer pour trouver malgré tout la date et le lieu de l’acte, et à embêter des secrétaires de mairies pas nécessaires coopératives pour faire des copies d’actes lorsque ceux-ci n’ont pas été numérisés ou que les archives départementales n’ont pas encore découvert qu’on peut numériser l’état-civil (Merci les AD de Seine-Saint-Denis, du Gard, du Gers et autres).
    On trouve sur Internet des indexations qui n’auraient de toute façon jamais été faites par des assoc.généalogiques, comme les relevés des registres matricules de la Grande Armée, le projet “Familles parisiennes”ou les fiches de morts pour la France de “Mémoire des hommes”. Alors certes c’est peut-être pas parfait, mais ça profite au plus grand nombre, et quand on a participé pour une partie, on profite ensuite des indexations réalisées par d’autres personnes tout aussi motivées.

  10. Je pense que ce monsieur ne voit les choses que par le petit bout de la lorgnette ou plutôt a une vision trop subjective. Ce pourrait d’ailleurs être le cas pour les associatifs ou les individus de la plèbe comme moi. Si on prend du recul et qu’on essaie d’être objectif, ses propos n’ont pas de sens à moins qu’il ne garde pour lui les raisons profondes de son objection (c’est à dire l’accès à des faits à même de nous convaincre).

    Si une indexation doit être faite (pour la science, pour l’administration, pour le public), seul le résultat compte. Le résultat, c’est une donnée chiffrée quantitative, mesurable : un nombre d’indexations valides par unité de temps et par euro d’investissement. Nous pourrions théoriquement nous passer du rapport au temps et à l’investissement mais dans la mesure où (i) les administrations ont des comptes à rendre, la notion de retour sur investissement est à prendre en compte et (ii) les acteurs de cette indexation souhaitant probablement profiter de leur travail, plus tôt ils en verront le bout et mieux ce sera, il faut intégrer le facteur temps dans l’équation.

    Une fois qu’on a compris ça, on regarde les différentes catégories d’acteurs (administration, associations, non-affiliés) et si quelqu’un a des objections, c’est qu’il doit avoir accès d’une part à la puissance de travail de chaque catégorie et d’autre part aux taux d’erreur de chaque catégorie. Si les non-affiliés participant à ces opérations de crowd-sourcing ont une forte puissance de travail mais un gros taux d’erreur (qui entraine un travail de correction mesurable et non négligeable) mais que le personnel des archives a un faible taux d’erreur et une bonne capacité de correction des erreurs, la base de l’organisation du travail et du lean management (organisation du travail sans gaspillage) voudrait que le personnel des archives transforme la part de travail d’indexation pur en travail de correction des erreurs issues du crowd-sourcing. Et si les faits (les chiffres) sont connus et qu’il s’avère que le crowd-sourcing s’avère contre-productif (= ralentisse le travail des autres catégories d’acteurs), alors il faut en parler. Sinon, il y a fort à parier que c’est un positionnement idéologique, un moyen non pas de maintenir une chasse gardée mais tout simplement de justifier son salaire et ce ne serait pas finalement loin d’être un appel au travail fictif. Plus simplement, si ce monsieur ne nous prouve pas que les associations et non-affiliés ralentissent globalement le travail d’indexation, je l’incite d’une part, à ré-orienter les activités de ses services et s’il ne comprend pas pourquoi, à dégager un peu de son compte personnel de formation pour se former un minimum sur l’organisation du travail ).

  11. Nous sommes un certain nombre à tenir à la diversité des possibles : indexer comme bon nous semble, applaudir et encourager les animations des archives départementales, adhérer aux associations.
    L’élan et l’enthousiasme des utilisateurs (généalogistes, amoureux du patrimoine) autour de l’indexation collaborative sont tels que la position de la FFG est déjà, dans les faits, largement dépassée. On ne reviendra pas sur une pratique qui satisfait autant de monde.
    Les Archives Départementales, municipales et autres, sont un service public, elles l’ont, pour la plupart, bien compris et lorsque ce n’est pas le cas, les citoyens sont là pour leur rappeler. Elles misent de plus en plus souvent et de mieux en mieux sur l’animation, la coopération, la pédagogie, c’est aussi pour elles une question de survie de maintien de leurs effectifs de leurs moyens.
    Quant aux “indexeurs collaboratifs”, ils ont le sentiment de contribuer à enrichir le patrimoine, avec leur travail, fait à leur guise, au gré de leurs insomnies, de leur enthousiasme, de leur temps libre. ça marche, car il y a une appropriation de ce bien public.
    Les “indexeurs” sont souvent des électrons libres, ils partagent leurs données sur leur blog, avec les groupes ou les associations ou sur Généanet. Si Généanet a un tel succès c’est que franchement c’est un excellent rapport qualité/prix. Les associations sont très/trop nombreuses et ça finit par faire trop cher. Il faudrait peut-être aussi penser à ça.
    J’espère que la FFG évoluera sur ses positions car elles sont délétères et pénaliseront à terme les associations et l’ensemble des utilisateurs.
    Pour ma part, j’indexe à ma guise : Archives insolites de la Vienne, Petites affaires criminelles de la Vienne, Availles, Mémoire des Hommes.
    Quant à la qualité des indexations, la relecture des relevés de mon village, me permet de dire à chacun qu’il serait bien de rester modeste. Pour ma part, ma devise est le mieux est l’ennemi du bien. Le travail doit être bien fait certes, mais de toutes façons il sera corrigé. Prenez garde à ne pas humilier les bonnes volontés. C’est aussi pour éviter ces humiliations et hierarchisations que certains préfèrent rester dans le nid douillet de leur solitude.
    Pour ma part, je partage sur mes blogs, sur Généanet, avec les groupes ou associations qui souhaitent mettre en lien mes bases, avec les archives départementales. Les principaux retours sur mes recherches proviennent de Généanet ou de recherches directes vers mes blogs.
    Pour ma part, je suis membre du Cercle Généalogique Poitevin depuis 13 ans, membre de GE86 depuis autant de temps, membre du CCHA depuis 6 ans (Centre Chatelleraudais d’Histoire et d’Archives), membre de la Société des Sciences de Châtellerault depuis 6 ans. Certains de ces regroupements sont concurrents, la cordialité n’est pas toujours de mise, c’est bien dommage, ça ne donne envie de participer à rien, ça explique aussi la passivité de pas mal de monde, ça donne même envie parfois d’arrêter d'”adhérer” (au sens de payer) pour çà . On aurait besoin de moins d’ego et de plus d’apaisement.
    J’écris parfois (gratuitement !!) mes p’tites histoires sur Centre Presse et il m’arrive qu’elles finissent dans un bulletin municipal de petit village, et c’est un grand plaisir. Parfois, ça donne envie à certains de fouiller leur histoire et à d’autres de me confier leurs trésors.
    Je ne vends rien, je donne tout.
    Tous les supports ont leur vertu, il faut essayer de les maintenir dans leur diversité, sans agressivité, le gratuit et le payant (le généalogiste ayant un gros appétit, il mange finalement à tous les rateliers) et rester modeste.
    Bon courage et amitiés à tous.
    Lulu Sorcière.

  12. Bonjour,

    Je vais être un peu plus “brutal” que vous tous. A l’heure d’internet, je ne vois plus l’intérêt des associations…Si ce n’est que de se rencontrer en chair et en os, bien sûr.

    Aujourd’hui, tout peut se faire par internet…y compris la formation.

    L’association n’est pas une fin en soi.

    1. La formation ne peut pas se faire à 100% via Internet. Outre la paléographie, il y a des explications plus simples à donner de vivre voix. En outre, bon nombre de personnes, dont je fais partie, préfère une formation in situ, pour une meilleure compréhension, et un échange plus direct.

      Le modèle associatif tel qu’il est actuellement est à revoir. Si chacun agit dans son coin, nous n’avancerons plus. Il faut un mouvement fédérateur, quelle que soit sa forme.

    2. Tout le monde n’est pas acquis à internet, il suffit de voir dans les salons de généalogie le nombre de personnes qui arrivent avec leur généalogie sur papier pour venir interroger des bases de données associatives. Et pas juste parce qu’ils n’ont pas adhéré, souvent aussi parce qu’ils ne savent pas. Il y a aussi une formation aux outils informatiques à faire, dont les associations pourraient être porteuses. Et quid d’une présence aux archives pour aider les nouveaux chercheurs, ou de visites ciblées des archives pour présenter les fonds et la recherche ? J’ai été triste de voir que Thierry Chestier opposait dans son interview les armchives et les associations, et rejetait implicitement tous les généalogistes qui dans leur coin travaillent à décrypter des fonds et à les partager. Les associations telles qu’on les connait ne sont plus en adequation avec une partie de la population, mais certains s’y retrouvent encore. Il faut qu’elles évoluent pour permettre à tous les généalogistes de s’y retrouver, une sorte de pole d’échanges en vrai

  13. Bonsoir Sophie,
    Tu me rassures, je ne suis pas le seul à être choqué par cette position de la Fédé.

    Comment peut-on encore aujourd’hui vouloir faire du web-3617?
    Les associations qui s’en sortent sont celles qui font de la formation mais surtout celles qui font de la véritable entraide et non pas de l’entraide rémunérée.
    Les associations ne veulent pas diffuser librement leurs travaux. En fait ce n’est pas leur travail car c’est celui de milliers de bénévoles qui si on leur demandait réellement leur avis seraient pour une diffusion sous licence CC-BY-SA-NC. Mais bien sûr il faut avoir du courage de se dire partageur.
    J’ai eu un jour une expérience où l’entraide inter-cercles fédérés n’était en fait ouverte qu’un jour de la semaine car le reste du temps c’était réservé aux adhérents. Tu as aussi des cercles qui te demandent d’adhérer dès la seconde ou troisième demande, donc de facto pas de fédéralisme c’est du chacun pour soi.

    Il faudrait se rappeler pourquoi des initiatives de dépouillement systématques se sont lancées hors des associations!
    Ben oui la réponse est là! Le partage n’existait pas et donc on a refait le boulot et on le diffuse dans l’intérêt de tous, enfin pas des rapias.

    Il suffit de regarder les dossiers initiés par la fédé sur Internet et force est de constater qu’ils sont moribonds.
    Les dossiers qui avancent sont ceux qui sont lancés hors des associations.

    La fédé prétend représenter les généalogistes au travers de leurs associations. Mais en fait elle ne sait pas combien de personnes elle représente. Elle en est totalement incapable! En réalité elle représente un groupement de structures qui ont parfois des intérêts divergents. Peut-on dire que le MEDEF représente toutes les entreprises? La réponse est NON. La fédé c’est pareil.

    Les associations devraient être les premières à se réjouir de la diffusion des travaux réalisés par leurs membres! Au lieu de cela elles pleurent sur les sous qu’elles perdent. En fait plus elles pleurent moins elles en ont car elles font du nombrilisme au lieu de suggérer et appuyer les initiatives de relevés.
    La mise en ligne des BMS-NMD sont une première étape. Les autres sources vont elles aussi être diffusées.

    La compétence des indexeurs. Là il me fait doucement rigoler. En effet c’est en faisant que l’on devient compétant et non en attendant que les associations veulent bien nous aider.
    Je me rappelle lors de la numérisation du procès Vaubulon la copine n’avait jamais travailler du 1700 et elle s’est lancé sur ce procès avec toutes les tournures de phrases. Certes elle a mis 2 ans pour faire les deux boites d’archives mais à la fin qu’elle plaisir elle a eu d’avoir osée se lancer dans ce projet.

    Certes il faut se faire accompagner mais avons-nous réellement besoin des associations pour cela? Il suffit de regarder les messages sur les listes de discussions pour l’aide à la lecture.

    Internet a bousculé le modèle économique du minitel. Un modèle économique basé sur une rente et non sur le partage. Il était tout à fait possible à cette époque de partager sur minitel, il suffisait de le vouloir. 3613 et 3614 faisaient parfaitement l’affaire. Ne pas me dire que c’est faux car j’avais mon propre serveur à cette époque.
    Les sites internet je suis probablement dans les premiers généalogistes à en avoir eu un.
    Diffusion de relevé c’est très possible sans dépense extraordinaire.
    Avec l’arrivée de la fibre et l’inflation de la taille des disques durs chaque généalogiste peut potentiellement mettre en libre accès y compris ces fichiers images. Ce n’est pas un rêve c’est bien ce qui est en train de se produire.

    Alors oui les propos que j’ai lu me dérange en ce qu’ils sont une grande méconnaissance de ce qu’est Internet et l’entraide bénévole.

    Amitiés

    1. Merci pour ton message. J’ai fait partie de plusieurs associations, je participais à l’indexation collaborative pour l’une. Je l’ai quittée pour l’une des raisons que tu évoques, cet aspect de chasse gardée.
      Des associations collaborent sereinement avec des services d’Archives, et ces associations tirent leur épingle du jeu.
      Il y aura toujours un besoin, mais c’est à chacun de se réinventer, et pas de remodeler le mouvement pour qu’il corresponde à des souhaits personnels.

      J’espère que TC s’expliquera plus en détails sur sa position, et que cela permettra un échange constructif entre nous tous.

  14. Excellent article, qui me rassure sur l’interrogation que j’ai eue hier en lisant l’article. J’ai eu l’impression d’usurper un rôle auquel je n’avais pas droit. Indexer au sein d’une association, ce n’est pas pour moi, leur fonctionnement souvent un peu rigide m’effraie. Mais indexer et partager, j’y tiens, et je détesterais ne pouvoir plus indexer qu’au travers de FamilySearch. Quant à l’interactivité possible entre généalogistes et archivistes, elle n’est plus à prouver, et le CGP lui même est très présent au sein des archives de la Vienne. J’avoue que je n’ai toujours pas compris si la position de Thierry Chestier est la nouvelle politique de la FFG et si cette politique va devoir s’appliquer aux associations membres. Ce serait vraiment bien dommage ….

    1. Merci Brigitte. Il ne faut pas décourager les bonnes volontés, qu’elles soient dans une association ou non.
      Cette vision de chacun son rôle, chacun sa place est déplacée. Pourquoi ne pas profiter des points forts des uns et des autres, plutôt que de vouloir entrer dans un système sectaire ? Cela me dépasse.

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