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Généalogie et internet : amis ou ennemis ?

11 mars 2012

Si Internet a permis un développement de l’activité et a encouragé de nombreuses personnes à se lancer dans l’aventure généalogique, d’un autre côté des comportements qui pourraient être qualifiés de déviants sont apparus, au grand damne des puristes.

 

En conclusion de la série d’articles sur la Généalogie 2.0, je vous recommande un article paru sur le blog Olive Tree Genealogy [eng] : Internet Genealogy friend or foe ?

Je partage l’avis de Lorinne Mc Ginnis quant à l’apport d’Internet à la généalogie.

 

Internet a permis de réduire les distances géographiques, c’est pour cela qu’il est utile aux généalogistes :

  1. Grâce aux différents sites en ligne (GeneanetGenealogie.comFacebook, …) il est plus aisé aujourd’hui de (re)trouver des cousins éloignés ou d’en rencontrer de nouveaux.
  2. Il est possible d’accéder à des dizaines d’archives de chez soi. Il n’est plus nécessaire d’attendre d’être en vacances ou de devoir économiser pour s’offrir un voyage au pays des Archives.
  3. Cet accès aux Archives en ligne facilite l’accès à la généalogie. Beaucoup de nouveaux généalogistes se sentent plus à l’aise pour commencer leurs recherches. En outre, les différentes ressources en ligne à leur disposition les guident dans ces premiers pas.
  4. Comme cité au point 2, il n’est plus nécessaire d’attendre une opportunité pour se rendre dans le hameau où était la ferme du trisaïeul. Les outils en ligne (Google MapsGoogle StreetsGeoportail) permettent de visualiser où vivait un ancêtre.
  5. Outre les Archives, Internet permet de consulter et/ou d’accéder à des centaines de documents en ligne (Google BooksGallica)

Nous venons de le voir, il y a différentes bonnes raisons d’utiliser Internet pour établir sa généalogie.

Néanmoins, le développement rapide d’Internet a aussi apporté de mauvais côtés. Les généalogies erronées, les recherches non ou mal documentées se diffusent ainsi à grande échelle.

  1. Une généalogie de consommation se développe : le généalogiste n’est intéressé que par les dates, il n’a qu’un seul objectif en vue : amasser le plus d’ancêtres possible, le reste est ignoré.
  2. Cette soif entraîne la propagation de généalogies erronées : seules les dates et les noms sont relevés, les sources ne sont pas vérifiées.
  3. Des arbres sont pillés, sans remerciements ou citation de l’auteur  (voir aussi Un copyright généalogique ? par Alexis Amand, publié le 28/11/2011)
  4. Un public croissant pense que sa généalogie existe quelque part, pré-fabriquée, et qu’elle n’attend que lui  (voir aussi 40 Ans de public aux Archives, par Stéphane Cosson, publié le 8 mars 2012)

Ne boudez pas votre plaisir, partez à la recherche de nouvelles sources, de nouvelles informations, mais faites vous comme règle d’or de toujours vérifier ce que vous trouvez. Vous êtes un chercheur et comme tout chercheur vous devez documenter vos résultats.

Enfin, la généalogie en ligne n’est pas une fin en soi, il est important de consulter les archives physiques et, lorsque c’est possible, de se rendre sur place pour s’imprégner de l’environnement qu’ont pu connaître vos ancêtres.

Si vous suivez ce blog, vous savez que je fais partie des “généalo-geeks”, que je suis toujours à l’affût de la dernière ressource en ligne qui pourra m’aider dans mes recherches. Internet a apporté un confort aux généalogistes : des recherches facilitées, des échanges fructueux avec d’autres chercheurs, des ressources pour documenter son histoire familiale, …, et bien que j’encourage tout généalogiste que je rencontre à investir la toile, je réalise, comme Lorrine Mc Gillis, que des aspects négatifs se développent de plus en plus et cette perspective ne me plaît pas.

Tout comme les réseaux sociaux, Internet est ce que l’on en fait, l’ignorer serait un tort, tout comme lui faire aveuglément confiance. Qu’en pensez-vous ?

 

Image: Idea go / FreeDigitalPhotos.net

 

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  1. Je ne crois pas non plus au copyright généalogique. J'ai lancé cette idée car ça résume ma façon de penser et c'est plus facile pour moi d'employer cette expression que d'aligner des mots avec lesquels je ne suis pas toujours doué. J'ai voulu faire comprendre aux gens que recopier des données sans mentionner la source c'est presque comme recopier une nouvelle de Maupassant

  2. @François, vous avez une bonne démarche. Personne n&#39;est parfait, il faut toujours vérifier les sources indiquées sur d&#39;autres arbres : une mauvaise lecture ou simplement une faute de frappe et voilà une erreur qui se propage vitesse grand V ! <br />Le généalogiste étant, dans sa grande majorité, un être affable, n&#39;oubliez pas de lui indiquer que vous avez relevé une erreur (et dites

  3. Je suis tout à fait d&#39;accord qu&#39;il faut cité ses sources.<br />Comme je met mes informations de recherche sur internet (sur Geneanet et mon site perso), je sais que des généalogistes recopieront mes infos. Mais cela est normal, si je mets à disposition c&#39;est pour partager.<br />Ceux qui regrettent le &quot;pillage&quot; de leur données, peuvent garder leurs infos pour eux, cela

  4. Je crois qu&#39;il faut des &quot;Gardiens du temple&quot; et les Archivistes le sont. Avec les associations bien sur, les bonnes volontés aussi, mais au dessus d&#39;eux, car les Archives et leurs archivistes échappent et on espère qu&#39;ils échapperont encore longtemps à l&#39;esprit de concurrence qui règne parfois dans le milieu associatif. C&#39;est l&#39;essence de la notion de &quot;

  5. @Jordi : Pour que les choses soient claires, il n&#39;y a ni bon ni mauvais généalogiste, chacun envisage ses recherches selon ses affinités. Par contre, il y a des bons et des mauvais comportements. <br />C&#39;est en ayant un esprit critique et ouvert que nous pouvons montrer le chemin (sans pour autant nous prendre pour des messies !)<br /><br />La mise en avant des archives autre que l&#39;

  6. Je suis totalement d&#39;accord avec Gloria. Que quelqu&#39;un soit uniquement intéressé par la constitution d&#39;une base de données la plus importante possible ne me semble pas condamnable en soi. Après tout, chacun meuble ses loisirs comme il l&#39;entend, et cet usage n&#39;est ni meilleur ni pire que celui qui cherche à reconstituer toute la vie et le cadre de vie d&#39;un seul de ses

  7. @Gloria : je te rejoints lorsque tu écris qu&#39;à force de chercher la petite bête nous pouvons finir par décourager les nouveaux. C&#39;est pour cela que je ne crois pas au copyright généalogique. Néanmoins il est de notre devoir, à nous les &quot;anciens&quot;, d&#39;éduquer avec raison les nouveaux venus, bien que parmi les plus expérimentés il y ait son lot de râleurs et de mal intentionnés

  8. La généalogie est un loisir comme un autre. Elle n&#39;échappe ni à la médiocrité ni au zapping, c&#39;est le revers de la démocratisation et on ne peut pas regretter la démocratisation d&#39;un loisir qui mène malgré tout, à plus de culture populaire, d&#39;instruction, d&#39;envie de lire.<br /> L&#39;internet donne un effet « loupe » aux mauvais cotés de l’activité.<br />Le mercantilisme en

  9. @Maïwenn En effet, cette pratique est rendue plus visible mais se répand aussi plus rapidement du fait de l&#39;accès facile aux données. Nous sommes dans une société de consommation, où il nous faut tout et très vite. Malheureusement, la généalogie n&#39;échappe pas à ce défaut.

  10. Côté &quot;négatif&quot;, pillage, etc., Internet ne rend que plus visible une pratique vieille comme les travaux historiques d&#39;érudits bourrés de fautes qui se recopient les uns, les autres, sans citer de sources.

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