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la Jeunesse de Louis

11 juin 2016

Pendant le challengeAZ, je découvre la vie de mon arrière-grand-père, Louis Simard. Nous connaissons une partie de sa vie d’adulte. Mais comment s’est déroulée sa jeunesse ?

 

Louis est né en 1878, pendant que Paris, du moins le quartier du Champ-de-Mars, célébrait l’Exposition universelle. Charles, Alexandre et Victoire, ses frères et soeur, ont également connu la Commune de 1871, même si Alexandre, qui n’avait alors que deux ans, était trop petit pour s’en souvenir.

Après Sceaux, la famille a habité dans le 13e arrondissement de Paris, rue du Chevaleret, puis rue Patay. A la naissance de Louis, tout le monde habitait dans le 11e arrondissement, 2 rue Basfroi. Il s’agissait d’un immeuble de cinq étages, avec trois appartements par étage, à l’angle de la rue de Charonne.

 

Indicateur parisien / Edition datée 04-1870 / Gallica

 

L’immeuble était habité par des ouvriers, des ménagères, certains, comme Pierre Simard, et Anne Sonnerat, venant de Province. Le quartier était animé par le va-et-vient de toute cette population ouvrière, rythmé par les bruits provenant de la chaudronnerie, un peu plus bas, au numéro 19, ou de la fabrique de meubles de Messieurs Bareau et Croisé, au numéro 34.

 


Qui étaient ses amis ? Des garçons du quartier ? Alexandrine ? Une petite fille de son âge qui habitait le même immeuble ?

En 1884, l’immeuble rugit de bruits qu’il n’a pas l’habitude d’entendre. Quatre agents de police ont arrêté Monsieur Paul. Lorsqu’il demande pourquoi Monsieur Paul a été arrêté, ses parents ne savent pas quoi lui répondre. Même sa femme ne comprend pas ce qu’il vient de se passer. Ce n’est qu’en lisant Le Petit Parisien qu’ils apprirent que Monsieur Paul avait été rattrapé par son passé.

 

Le Petit Parisien / Edition du 14 déc. 1884 / Gallica

 

Sept mois plus tard, un autre drame secouait le numéro 2 de la rue Basfroi.

Louis a sept ans lorsqu’il assiste au décès de son père, tôt le matin, dans le domicile familial.

Anne était concierge à la mort de son mari. Je ne sais pas si elle l’était au 2 rue Basfroi, ou au 2 rue de la Forge Royale, quatre cents mètres plus bas, où je la retrouve avec Louis et Alexandre en 1889. Avant cela, en 1887, Anne habitait, avec ses trois fils, au 40 avenue Ledru-Rollin, dans le 12e arrondissement. Victoire, qui exerçait le métier de corsetière, et qui était mineure, vivait 77 rue de Charonne, à la même adresse que son futur époux.

 

Louis a ainsi passé une partie de son enfance balloté entre plusieurs adresses, sans avoir le temps de se fixer.

 

Lorsqu’il revint en 1889 non loin de son quartier d’origine, il a douze ans, et heureux de retrouver ses copains. Il lui suffisait de remonter la rue de la Forge Royale, puis la rue Saint-Bernard, pour se retrouver à l’angle de la rue de Charonne et de la rue Basfroi.

Malheureusement, sa joie fut de courte durée, car un drame effroyable secoua le quartier, et peut-être son innocence d’enfant, s’il connaissait Alexandrine.

 

Le 30 novembre 1889, un dénommé Vodable pénétra au 2 rue Basfroi, avec une clé qu’il avait conservée. Il ne trouva pas son ancienne maîtresse, avec qui il voulait s’expliquer, mais Alexandrine, la fille de cette dernière. Pris de rage devant le refus de l’enfant de douze ans de lui expliquer le comportement de sa mère, Vodable l’attrapa et l’étrangla avec une cordelette. Bien qu’il niât les faits, les médecins légistes constatèrent que la petite fille avait été violée. Il cacha le corps de la pauvre victime sous le lit de sa mère, qui ne l’a retrouva que le lendemain.

Vodable fut exécuté le 2 juillet 1890, place de la Roquette.

 

Le Grelot / 1890 / Gallica

 

 

Sources

Baptême à Paris / Auteur : Sophie Boudarel / La Gazette des Ancêtres / Publié le 2 juin 2016

Cahiers sanitaires / Archives de Paris / cote 3589W 0131

Le Panthéon de l’industrie : journal hebdomadaire illustré / Edition de 1880 / Gallica

L’Année criminelle / Auteur : Dr. Émile Laurent / Éditeur : Flammarion (Paris) / Date d’édition : 1889 / Gallica

La vie parisienne à travers le XIXe siècle : Paris de 1800 à 1900 d’après les estampes et les mémoires du temps. Tome 3 / Éditeur : E. Plon, Nourrit et Cie (Paris) / Date d’édition : 1900-1901 / Gallica

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  1. Bonjour,

    Merci pour cette évocation de ce quartier de Paris. Un de mes ancêtres y est né en 1877. Ses parents habitaient 130 rue de Charonne. Qui sait peut-être a-t-il connu le vôtre 🙂 Ses parents étaient originaires de l’est de la France et du Luxembourg. Ils sont arrivés à Paris après la session de l’Alsace et de la Lorraine en 1872. Ils ont préféré rester français et ont donc du partir de leur région.
    Je suis épatée par tous les renseignements que vous avez réussi à récolter

    1. Merci Pascale pour votre commentaire. En effet, peut-être que nos aïeux se sont croisés ! Concernant les renseignements, ma bible est Gallica. Sans elle, mes billets seraient bien pauvres ,-)

  2. Super article et très intéressant ! Je vous envie et vous admire de pouvoir faire un challenge AZ sur un seul et même homme !!!
    Quelle bonne idée d’aller chercher tous les faits divers dans les journeaux de l’époque ! et quelle chance qu’il en existe !
    Je vous lis chaque jour avec plaisir ! Merci !

    1. Merci Noémie ! A vrai dire, au début, je n’étais pas sûre d’avoir assez de matière, d’ailleurs quelques lettres manqueront à l’appel. Néanmoins, la recherche est très prenante et passionnante.

    1. Merci Fanny. C’est ce qui est intéressant dans la généalogie, dérouler les fils de vie. Quant au challenge, c’est l’occasion de sortir de sa bulle, et d’oser 😉

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