ChallengeAZ Défis généalogiques

#ChallengeAZ : J comme Jeu

11 juin 2015

La généalogie n’est pas un jeu d’enfant. Vraiment ? Un loisir doit-il être sérieux ? Comment intéresser les plus jeunes ? Beaucoup de questions et quelques réponses…

Il existe des généalogistes qui s’accrochent à leur arbre, comme les nobles d’un temps passé à leurs privilèges… La généalogie est une affaire sérieuse, qu’il faut donc faire sérieusement. En toute logique, les enfants ne peuvent entrer dans le Saint-Graal qu’est le monde généalogique.

Je vais déplaire à ces personnes, mais laissez moi vous dire que vous avez tout faux, voire, rien compris à l’essence même de la généalogie (là, je vais me faire taper sur les doigts….).

Si je lis la définition du mot “loisir” dans le Larousse, je lis ceci : [su_quote]ancien français loisir, être permis, du latin licere[/su_quote] La généalogie c’est permis, et pour tout le monde !

Nous devons à Jean-Louis Beaucarnot, la démocratisation de la généalogie, autrefois perçue comme une activité d’érudit. Faut-il être érudit pour faire de la généalogie ? Non ! Mais nous le devenons à force de nous plonger dans les cartes, livres et autres publications savantes pour comprendre la vie de nos ancêtres.

 

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Genealogik, le jeu de l’oie généalogique. ©Sophie Boudarel

 

Bien que j’ai abordé le sujet dans l’article H comme Histoire(s), et que je l’aborderai de nouveau avec la lettre T, je repose la question : [su_quote]Comment intéresser les jeunes à l’Histoire, à leur histoire, si nous leur présentons cela comme une activité sérieuse, faite par des gens sérieux ?[/su_quote]

Un enfant a besoin que l’enseignement soit vivant. Plongez-vous dans vos souvenirs. Je suis sûre que vous vous souvenez mieux des enseignants qui savaient animer leurs cours. Dans ce cas, pourquoi ne pas favoriser l’approche de la généalogie par le jeu ?

Je vous ai parlé sur ce blog de Genealogik, simple jeu de l’oie adapté à la généalogie. Il existe également le jeu Generami. Je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer (si vous en avez un exemplaire, vous pouvez partager vos impressions dans les commentaires). Il y a également le jeu Qui est qui ? adapté à la généalogie, et bien d’autres idées, à commencer par demander aux plus jeunes de dessiner leur arbre et d’y coller des photos ou de dessiner des portraits.

 

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Quand ma fille me dit “Attends maman, je fais un dessin” ©Sophie Boudarel

 

La généalogie n’est pas un jeu ? 

 

Allez dire ça à tous les généalogistes qui se piquent au jeu de rechercher leurs ancêtres ! Allez dire cela à ces généalogistes qui se sont pris à chercher leur Sosa 1000

 

 

jeu-sosa-1000
En quête du Sosa 1000

 

Plus je m’amuse dans ce que je fais, plus je le fais avec passion et… sérieux.

Alors, la généalogie : côté sérieux, gardien du temple ? Ou côté sourire et “éclate totale” dans la recherche et le partage ?

Vous savez de quel côté je me situe 😉 Et vous ?

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  1. D’accord avec vous tous que la genealogie est une grande aventure, une enquete policiere, et un jeu d’enigmes parfois dures a craquer, mais il faut tout de meme respecter un minimum de standards pour qu’elle soit partageable, a peu pres correcte, et ne vous donne pas des maux de tete dans le future. Par exemple je suis pour citer les sources, mais pas a la “Elisabeth Shawn Mills” in “Evidence Explained” (je ne connais pas l’equivalent en France). Pour moi il suffit d’en savoir assez pour pouvoir retrouver la bonne page, dans le bon registre, le bon journal, le bon site…..sans subir le carcan que certains s’affublent pour creer un citation parfaite.

    1. Merci Annick pour votre commentaire. Je vous rejoins sur le point des sources. Il faut citer ses sources, mais la méthode Evidence Explained ou le logiciel Evidentia rendent cette étape invivable.
      Une source doit comprendre sont dépôt (archives, livre, …), cote (ou ISBN), vue (ou page), auteur. Avec ces 3 informations, nous avons une source fiable, récupérable et vérifiable. Et cela ne nous a pas pris 1 heure !

  2. Je suis du coté des joueurs du fond de la classe, ceux qui ne cherchent pas à avoir une bonne note. Comme le cancre de Prévert, j’aime bien suivre l’oiseau là où il me mène. Je me fais parfois remonter les bretelles, par d’étranges érudits… Qui perdent leur temps à me lire. Ce qui est un comble. D’autres m’encouragent, ça fait plaisir, mais quand bien même, la généalogie peut tout à fait redevenir un plaisir solitaire.
    Comme tous les cancres, j’ai une très grande capacité de travail, pour peu qu’on ne cherche pas à l’évaluer en m’enfermant dans des grilles.
    J’aime jouer et je me fiche de gagner. J’aime partager, mais j’aime travailler seule. Je n’aime ni les donneurs de leçons, ni les pique-assiette, ni les enseignants en mal d’élève à soumettre, que sont parfois nos incorrigibles historiens/généalogistes.
    Les jeux pour enfants se développent c’est une très bonne chose, le premier est le jeu des 7 familles que l’on peut facilement adapter avec les images de la famille. Ensuite, se laisser porter par l’imaginaire de l’enfant, prendre le chemin qu’il aime suivre, c’est souvent le meilleur chemin.
    Merci pour ta manière de faire Sophie et d’englober tous les possibles de ce très démocratique et culturel loisir/jeu qu’est la généalogie !

    1. Merci Gloria, je suis très touchée et honorée par ton message. Je suis comme toi, je ne supporte par d’être enfermée dans une case / cage, je chéris trop la liberté pour y enfermer les autres.

  3. Lors du dernier atelier j’ai demandé aux enfants de créer le jeux de 7 familles à partir de leur famille. On a même certaines cartes pour les animaux de la famille 🙂
    Ils ont vraiment aimé l’idée

  4. Je pense moi aussi que la généalogie peut être amusante. En y réfléchissant, le côté ludique (énigme à résoudre) compte pour beaucoup dans cette passion. La généalogie, c’est aussi un jeu (plus compliqué que le le jeu de l’oie).
    Alors, pratiquons la avec joie !

    1. Merci Raymond pour votre commentaire.

      Tous les enfants avec qui j’ai pu échanger sur le sujet aiment la généalogie pour la même raison : “on mène une enquête policière !”

      Je vous cite “Pratiquons dans la joie !”

  5. Article très intéressant Sophie.

    Je considère la généalogie comme à la fois un loisir et un travail sérieux. Tout le monde peut faire sa généalogie, de celui qui copie l’arbre à celui qui visite les AD de toute la France et les fonds les plus incongrus. Il n’y a pas de bon ou de mauvais généalogiste, il faut que tout le monde se détende à ce propos.

    Par contre, il y a de bons et de mauvais historiens, mais là, c’est parce qu’on entre dans une science et plus dans un simple loisir. Il me semble que le problème avec les généalogistes est souvent qu’ils tentent de règlementer un loisir au nom d’une science. C’est un peu prétentieux à mon sens, le généalogiste n’étant pas historien alors que l’historien peut être généalogiste (ce qui est un peu dommage, c’est la mise au ban des généalogistes par des historiens).

    Quand on fait de la généalogie pour le plaisir, comme simple loisir, il faut, je pense, oublier les pseudo-règlements dont celui de la FFG, des associations et autres. Il n’y a pas de lois, de constitution en généalogie, chacun est libre d’en faire sans avoir à répondre à qui que ce soit de sa manière de faire. Quand on entre dans une association, c’est bien sûr différent, mais si ce n’est pas le cas, vive la liberté !

    1. Merci Thomas. Je suis d’accord, il n’y a ni bon ni mauvais, juste des ronchons 😉 Trop de règles tue le plaisir.
      C’est comme la préparation du thé en Gong Fu Cha. Certains le font avec la balance et le chronomètre, et d’autres, dont moi, qui le pratiquent à l’instinct. La différence ? Alors que les uns s’enferment dans un carcan, sans surprise, d’autres redécouvrent leur thé à chaque dégustation.

      Pour la généalogie c’est pareil, soit on suit une voie tracée, soit on adapte et on s’adapte, et là, c’est que du bonheur !

      La dichotomie historiens généalogistes que tu soulignes est hélas existante. J’ai rencontré des historiens bougons, gardiens de leur pré, et d’autres (notamment aux Rencontres du Web 14-18), conscient que le travail des uns bénéficiaient aux autres et inversement, avec un intérêt à travailler en commun.

      Nous avons tous à apprendre des uns des autres ; quel que soit l’âge, le sexe ou la pratique.

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