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À la recherche de Noël

25 décembre 2019

En ce jour de Noël, je me suis intéressée au seul ancêtre prénommé Noël dans ma généalogie. Comme le célèbre bonhomme à la barbe blanche, il m’a également apporté son lot de surprises…

Dans la généalogie de ma fille, Noël est le Sosa 1998, onzième génération. Avant de débuter ma recherche, je ne savais rien de lui, sinon son prénom, et qu’il avait une fille, Marguerite, mon ancêtre.

Noël Delahaye naît entre 1665 et 1668. À cette époque, les révoltes contre la gabelle se multiplient. Ce n’est qu’à partir de 1667 que l’ordonnance de Saint-Germain-en-Laye oblige les curés à tenir les registres paroissiaux en double. Peut-être est-ce pour cela que les registres de baptême de la commune de La Bouëxière (Ille-et-Vilaine) sont manquants entre 1662 et 1668, l’unique exemplaire ayant été probablement perdu. La naissance de Noël restera donc, pour l’instant, une inconnue.

Le 14 juillet 1696, il épouse Étiennette Mallecot. Le curé étant peu bavard, je sais que Noël est âgé de 28 ans, ou environ, et qu’Étiennette a 20 ans, ou environ. Parmi les témoins, se trouve Jean Mallecot, père de l’espousée. Les signatures ne m’apprennent pas grand chose, sinon qu’un certain Delahaye a signé, est-ce Noël ? Je trouve un Joseph Dupont, ainsi que deux J. Mallecot, l’un des deux étant le père.

Reconstituer la famille de Noël

Grâce au travail d’indexation de l’association CGE35, j’ai pu reconstituer assez facilement la famille Delahaye-Mallecot. Le couple aura 15 enfants entre 1697 et 1720, au rythme d’une naissance tous les un an, puis deux ans, puis un an, puis deux ans, et ainsi de suite.

Jean, le premier-né en 1697, ne vivra que quelques semaines. Marguerite viendra ensuite, en 1698. Les autres enfants ne sont pas relevés et une rapide consultation des registres ne m’a pas permis de trouver la trace de décès précoces. Toutefois, je prendrai le temps ultérieurement pour éplucher consciencieusement les registres de la commune. En effet, un Jean Josette (bien qu’il soit plus probable que ce soit Jean Joseph) et un Julien Briand, ne peuvent passer sous les radars aussi facilement.

La profession de Noël n’est jamais mentionnée ; il ne signait pas, et il n’a jamais quitté le hameau de la Ribertière, où il décède le 10 mai 1736. Son statut d’honorable personne lui a sans doute permis son inhumation dans la chapelle du Rosaire.

La chapelle du Rosaire

L’église de la Bouëxière est dédiée à Saint-Martin de Tours. Dès 1664, il est fait mention de la confrérie du Rosaire, érigée dans l’église. Toutefois, l’église ayant été reconstruite entre 1844 et 1846, cette chapelle n’existe plus.

Les confréries du Rosaire méritent, dans la polarisation sur la prière, une mention spéciale puisque leur activité essentielle consiste en la récitation du rosaire, soit 150 Ave Maria et 15 Pater Noster.

Jamet Catherine. Les confréries de dévotion dans le diocèse de Rennes (XVIIe-XVIIIe siècle). Piété et spiritualité : de l’idéal au quotidien. In: Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest. Tome 87, numéro 3, 1980. pp. 481-491, https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1980_num_87_3_3018
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Archives départementales Ille-et-Vilaine, La Bouëxière, intérieur de l’église, cote 6 FI BOUEXIERE (LA)/2

Première surprise dans la hotte

La surprise de ne vient pas exactement du côté de Noël, mais de celui d’Étiennette, son épouse. Il semble que sa fratrie soit assez réduite : Étiennette née et décédée en 1675, notre Étiennette, née en 1677, puis son frère Guillaume, né en 1680.

Les parents d’Étiennette sont Jean Mallecot et Michelle Dupont, vivant au hameau de la Ribertière.

En vérifiant dans ma base, il existait déjà un couple Mallecot-Dupont, mais il s’agissait de Jean et Guillemette, habitant à … la Ribertière.

Suis-je en présence des mêmes personnes ? Sont-ils de la même famille ?

Première constatation : le premier enfant connu du couple Jean-Guillemette naît en 1687, soit 12 ans après Étiennette.

Deuxième constatation : les deux Jean Mallecot signent. Heureusement pour moi, leurs signatures sont bien distinctes, ce qui me permettra de les suivre dans les actes, les mères étant rarement mentionnées dans les mariages, sans parler des sépultures.

Hypothèse : Jean et Jean, sont-ils frères ? Je n’ai retrouvé que le baptême de Jean (époux de Michelle) en 1650. Ses parents sont Guillaume et Julienne Bouchery. Quant à mon autre Jean (époux de Guillemette), il serait né vers 1665. Pour les mêmes raisons que pour Noël, je ne peux retrouver son baptême.

Direction donc le mariage et les enfants pour trouver parmi les témoins/parrains marraines, une mention d’un des parents de Jean (Guillemette).

Le mariage de Jean et Guillemette Dupont a lieu le 12 septembre 1686. Il a 21 ans, elle a 20 ans. Les parents ne sont pas mentionnés. Toutefois, je remarque dans les signatures, une signature que je connais bien, celle de mon deuxième Jean Mallecot.

Les baptêmes des 13 enfants du couple Jean-Guillemette resteront malheureusement muets quant aux parents de Jean.

Par le mariage de Jean et Guillemette, je sais que les deux Jean Mallecot sont liés. En outre, Noël Delahaye est le parrain de Guillemette Mallecot, la septième enfant du couple. Donc, Jean, Jean et Noël sont liés. Mais comment ?

Tout espoir n’est pas perdu

Si je ne sais rien des professions de Noël et de Jean (époux de Michelle), je sais que Jean (époux de Guillemette) fut greffier de Chevré, puis Procureur de la châtellenie de Chevré. Cela signifie que je devrais retrouver sa trace au moins dans les papiers de la châtellenie. En outre, il est fort probable que je retrouve tout ce petit monde chez le notaire.

De plus, une recherche sur le site des archives départementales d’Ille-et-Vilaine fait ressortir qu’il existe un fonds, coté 1 J 236-245 : Fonds J. de Roincé : région de La Bouexière et Saint-Aubin-du-Cormier, XVIe siècle-XIXe siècle. Familles Tarabeux, Bonhomme, Legendre, Bernier, Du Pont, Mallecot, Anger, Germain, Gobery, Duvert.

Si Jean et Jean sont bien frères comme je le soupçonne, cela ferait un nouvel implexe dans ma généalogie, puisque Jean (époux de Michelle) est le Sosa 3998 à la douzième génération, et que Jean (époux de Guillemette) est le Sosa 1890 à la onzième génération. En outre, j’ai déjà un implexe sur ce Jean par ses deux enfants Étiennette et Joseph.

Deuxième surprise

Un certain Joseph Dupont est présent au mariage de Noël. Est-il un oncle à Étiennette ?

Logiquement, les femmes de Jean et Jean Mallecot étant des Dupont, je retrouve des Dupont en tant que parrains et marraines de leurs enfants.

Une recherche sur le site Patrimoine BZH pour me documenter sur le hameau de la Ribertière m’a amenée à découvrir cette pierre enchâssée.

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Patrimoine BZH, La Ribertière pierre enchâssée dans le pignon portant date et inscription.

Il ne fait nul doute que les familles Delahaye, Mallecot et Dupont étaient liées et formaient une communauté dans le hameau de la Ribertière. Voilà un nouveau projet de recherche à ajouter à ma liste …

Au fait, vous ai-je dit que Maître Jean Mallecot, procureur de la châtellenie de Chevré fut inhumé dans la chapelle du Rosaire, comme Noël ?

Sources et biographie

Guillotin de Corson, Amédée, Pouillé historique de l’archevêché de Rennes. [Volume 4] (Rennes : 1880-1886), pp. 188-191, Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75000m/f199.image

Ensemble fortifié de la chapelle et du pont de Chevré (avec plan), Monumentum, https://monumentum.fr/ensemble-fortifie-chapelle-pont-chevre-pa00135271.html

Crédit image : Image par Jill Wellington de Pixabay

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  1. Quelle belle surprise ! Je commence tout juste ma généalogie, et tombe sur votre blog parlant de La Bouexière, village de naissance de mon grand-père…
    Merci pour votre partage!

  2. Voilà un article qui témoigne de l’utilité de tenir un blog pour faire progresser notre généalogie, vérifier en allant de découvertes en découvertes.
    Le challenge que tu nous as proposé m’a aussi procuré l’occasion d’étoffer la vie de mon #SosaNoël et de son épouse. Ce qui donne le sujet de nouveaux billets.

  3. Avec des registres aussi indigents en indications sur les parents ou les professions, et des prénoms identiques, on pourrait croire que ces générations – ou les curés – attendaient en embuscade, genre chouans, les trop curieux généalogistes! mais ils ne savaient pas qu’ils auraient affaire à une Adèle Blanc-sec de la Généalogie, je veux dire madame Sophie Boudarel!

  4. Très belles recherches.

    Comme toi, j’aurais tendance à présumer que les deux Jean sont frères. En Bretagne, il n’est pas rare d’avoir des enfants vivants avec le même prénom. Surtout quand ils se prénomment, Jean, Yves ou Marie.

    Très bonne idée de parsemer l’article de quelques anecdotes locales et historiques. Cela rend la lecture plus agréable pour celui qui n’est pas au fait de ton arbre généalogique.

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