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RootsTech : retour sur un salon hors-norme

16 février 2014

Du 6 au 8 février s’est tenu à Salt Lake City, Utah, le plus grand salon de généalogie au monde. Organisé par FamilySearch, autour d’exposants et de conférences, RootsTech allie les nouvelles technologies à la généalogie.

Retour sur un salon hors-norme.

À la demande de la Revue Française de Généalogie et sur l’invitation de FamilySearch, je me suis rendue à Salt Lake City du 2 au 9 février pour couvrir cet évènement. J’ai eu la chance d’être accompagnée par les éminents Pierre-Valéry Archassal et Guillaume de Morant.

Dès notre arrivée le 2 février, nous avons été pris en charge par Jean-Luc Magré de FamilySearch.

Les deux premiers jours ont été consacrés à la présentation des activités des membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et de la Family History Library (FHL).

Le but de ce blog étant de vous parler de généalogie et de nouvelles technologies, je vous conseille la lecture d’un billet publié par Guillaume dans lequel il résume ces activités, « Non, les Mormons ne font pas que de la généalogie … » (1).

 

La Family History Library accueille chaque jour entre 1 500 et 2 000 visiteurs. Parmi eux, beaucoup de Français, surtout des trentenaires. Venus à Salt Lake pour le ski, ils profitent d’une journée sans ski pour venir visiter, et commencent quelques recherches.

Pour vous aider dans vos recherches, vous disposez d’un fonds de 356 000 livres, 727 000 microfiches  et 4 500 revues. Si le microfilm que vous souhaitez consulter n’est pas dans les tiroirs, il vous suffit de le commander. Stocké parmi  2.4 millions de microfilms dans la voûte au cœur des montagnes de l’Utah, il sera livré sous 18 heures.

 
 
 

La bibliothèque dispose également d’un centre pour scanner les photos, et d’un appareil plus grand pour les livres ou les grandes photos. Le tout accessible gratuitement si vous êtes munis d’un clé USB pour repartir avec les copies numérisées.

Au cours de cette visite, j’ai retenu cette phrase qui résume très bien ce qu’est et ce que fait le généalogiste :

« Nous sommes un pont avec les futures générations avec qui nous partageons notre connaissance de nos ancêtres »

 

FamilySearch souhaite faire évoluer la généalogie et notre approche par rapport aux recherches. Les centres vont évoluer et être plus tournés vers une expérience ludique et familiale. C’est dans cet esprit qu’ont été pensés les futurs Discovery Centers.

À quoi ressemblera ce centre ? Pensez à un Apple Store dédié à la généalogie. Le but est d’émerveiller. Muni d’un iPad, vous partirez à la découverte d’un ancêtre, d’une époque ou de votre nom de famille. Vous aurez la possibilité de rentrer, le temps d’une photo, dans ses habits.

 
 
 
 

Mercredi 5 février, RootsTech était consacré à l’Innovator Summit.

Durant cette journée, se rencontrent des généalogistes et des ingénieurs. Le but est de favoriser l’échange entre eux. Les idées des  uns peuvent prendre vie grâce aux technologies des autres.

Nous avons assisté à une conférence tenue par un chercheur israélien, Arnon Hershkovitz. Ce dernier a mené une étude sur la popularité des mots « genealogy » et « family history » dans Twitter et Google. La décroissance constatée l’amène à une conclusion en demi-teinte, la généalogie est une activité en décroissance (2).

Alors que RootsTech a vu sa fréquentation doubler entre 2013 et 2014, il est difficile de rejoindre Arnon Hershkovitz. Certes, la baisse de recherche du mot « genealogy » dans le moteur de recherche est flagrante, mais n’est-elle pas dû à une évolution des termes de recherche ? Le généalogiste, qu’il soit amateur ou averti, ne se fait-il pas plus précis dans sa requête ?

 

Il serait intéressant qu’une même étude soit menée sur les pays francophones.

 

 
 
 

Jeudi 6 février s’est officiellement ouvert le salon.

 

Imaginez une salle de 4 000 personnes, imaginez remonter l’allée principale pour vous rendre au premier rang, le tout au rythme de la bande originale de Star Wars.

 

Bienvenue à RootsTech !

Vous pouvez durant ces trois jours, rencontrer 134 exposants, assister à des conférences ou à des démonstrations, participer à des ateliers pratiques.

Si les conférences technologiques comme « Apprenez à créer une application en 20 minutes », étaient d’un niveau élevé, les autres conférences, plus générales, étaient plus destinées aux débutants.

 

Par exemple, alors que je me réjouissais d’assister à un panel sur l’organisation, j’ai été surprise que la première astuce donnée pour se tenir à jour de ses activités, soit d’utiliser un calendrier.

Ce qui me semblait une évidence, ne l’était apparemment pas pour tout le monde.

 

Néanmoins, il est bon de se rappeler, ou de se faire rappeler, que tout généalogiste n’a pas 20 ans d’expérience.

 

Je m’attendais à ce que les exposants soient plus orientés nouvelles technologies et présentent des applications pour une généalogie mobile. Ce n’est pas le cas. La plupart des logiciels présentés sont orientés vers le storytelling (3), technique de récit très populaire aux Etats-Unis.

Ces logiciels ne sont pas utilisables tels quel en France. D’une part, le storytelling n’est pas une méthode employée par les généalogistes, d’autre part, si tel devait être le cas, le programme ne devrait pas être simplement traduit mais repensé afin de s’adapter au marché français.

 

Ces trois jours furent très riches, trop peut-être ? Tel un enfant dans un magasin de bonbons, je voulais tout voir, tout découvrir.

Je retiens de cette expérience deux points importants :

  • RootsTech est un salon orienté vers les débutants en généalogie. Tout y est fait pour leur donner les outils et bases nécessaires à de bonnes pratiques généalogiques.
  • les Américains commencent par leur histoire familiale à partir de photos et livres de famille. D’où l’importance du storytelling que je ne comprenais pas jusqu’alors. Lorsque ces sources sont épuisées, ils partent à la recherche de leurs ancêtres. Nous procédons à l’opposé. Nous recherchons nos ancêtres et habillons ensuite notre arbre avec une histoire familiale.

 

En conclusion, cette découverte de RootsTech m’a donné envie d’en savoir encore plus sur ceux qui y participent.

Qui sont les conférenciers ? Les exposants ? Les visiteurs ? Qu’est-ce qui les motivent ?

S’il m’est donné l’occasion d’assister de nouveau à RootsTech, ce sera le thème de ces trois jours.

 

(1) Guillaume de Morant, « Non, les Mormons ne font pas que de la généalogie … » publié le 5 février 2014 sur le blog « Un peu de généalogie dans ce monde de brutes » à l’adresse http://geneanautes.typepad.fr/geneadeb/2014/02/non-les-mormons-ne-font-pas-que-de-la-genealogie.html

(2) Lire « Bienvenue à RootsTech » publié le 5 février 2014 sur le blog « Geneatech » à l’adresse http://www.geneatech.fr/2014/02/bienvenue-rootstech.html#.UwEcunlSNHs

(3) Storytelling, Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Storytelling_(technique)

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  1. Merci pour cette synthèse Sophie ! J'imaginais la manifestation adressée à une élite technologique, et par conséquent, peu accessible. Le fil des échanges et ton compte-rendu montrent le contraire, à mon grand étonnement. J'imagine que le plus bluffant est la bibliothèque et cet accès si facilité aux ressources. Pour éviter les frustrations des têtes chercheuses voyageuses qui ne font

  2. Merci pour cette excellente synthèse, qui a le mérite de la sincérité car on y sent une petite pointe de déception. D'autre part, d'après ce que je peux lire, à aucun moment les Mormons ne manifestent leur motivation première à s'intéresser à la généalogie, qui est d'ordre religieux. Mais c'est quand même à eux qu'on doit l'essor aactuel de la discipline !

  3. Merci pour ce retour. Il reste maintenant à imaginer ce que pourrait être un Rootstech à la française, car pour ma part, dans notre beau pays, j'ai l'impressîon inverse que la généalogie progresse.

  4. Merci de nous avoir fait partager tes journées américaines:j'y ai decouvert de nouveaux sites et je vais rattraper mon retard en regardant les vidéos mises en ligne sur rootstech . Tes impressions rejoigent celles des autres participants et blogueurs. Même s'il faut se faire son idee par soi même, ca me donne une bonne base avant une éventuelle visite.

  5. Synthèse interessante. Je regrette pour ma part d&#39;avoir passé trop de temps dans les conférences et de n&#39;avoir pas réussi à passer plus de temps avec les bloggueurs anglophones que je me faisais un plaisir de rencontrer. <br />1500 personnes par jour à la FHL ? C&#39;est vrai qu&#39;il y a un monde fou, mais à aucun moment je n&#39;ai eu à attendre mon tour pour un lecteur de microfilm ou

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