Qu’appelle-t-on sources en généalogie ? Comment les utiliser ? Ce troisième et dernier billet vous explique tout.
Suite et fin du dossier sur l’organisation de nos fichiers généalogiques. Nous avons vu ensemble comment organiser les dossiers informatiques puis comment nommer les documents. Je vous recommande la lecture des commentaires sur ce dernier article. Le partage d’expériences des uns et des autres est très enrichissant.
Pour clore logiquement cette série, je vous propose de nous arrêter sur la source en généalogie.
Qu’est-ce qu’une source ?
Longtemps j’ai associé dans mon logiciel de généalogie, Heredis pour ne pas le nommer, une source à un évènement. Cette source avait pour nom, le nom du document que je lui associais. Deux évènements m’ont fait repenser ma gestion des sources.
- Je me suis retrouvée avec un dictionnaire des sources conséquent, puisque je raisonnais 1 évènement = 1 source. Même avec une codification simple, associer une source est devenu problématique.
- Avec la mise en ligne des archives, je me suis demandée ou et comment renseigner les informations telles que le registre, la cote, le lien vers l’image en ligne. Pour la cote, pas de souci, Heredis a tout prévu. Mais pour le registre et le lien ? Que dois-je mettre dans la zone “archivage” ?
Comme précédemment, j’ai pris le temps de réfléchir à ce qu’était une source et d’écouter le raisonnement d’autres généalogistes.
Selon le dictionnaire Larousse [efn_note]Larousse, dictionnaire en ligne, définition du mot “source”, page consultée le 18 avril 2012 à l’adresse http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/source/73725[/efn_note] une source correspond à l’origine de l’information. Wikipedia précise que “les sources écrites sont constituées de textes originaux (manuscrits, correspondance, compte-rendus, etc.), de documents officiels et d’ouvrages (autobiographies, mémoires de recherche, exposés scientifiques, etc.), dits de référence, qui permettent de valider l’authenticité de l’information.”[efn_note]Wikipedia, encyclopédie en ligne, définition de la “source (information)”, article consulté le 18 avril 2012 à l’adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Source_(information)[/efn_note]
Dans les commentaires de l’article Comment nommer les documents, Jordi et Jean-Marc expliquent clairement ce raisonnement :
Il ne faut pas confondre “source” et “fichier”. Chez moi, une source est notée, par exemple : “Chevillon : BMS (1721-1760) – Archives départementales 89 – 4E103/E1 – vue 196 – 6 juillet 1756” A cette source, je peux éventuellement ajouter un ou plusieurs fichiers si je le veux, ou non. Jordi
Pour ma part, pour tout ce qui est Registres Paroissiaux et Etat-Civil, j’ai pris le partie de considérer que les régistres d’une commune sont une et une seule source. Que j’utilise donc pour tous les individus nés, mariés ou décédés dans la commune. Par contre, au niveau de l’événement proprement dit, j’indique en note la côte du document, la page du registre et le lien direct vers l’image en ligne. Et à chaque événement, j’associe le média tiré du registre. Dont le nommage est aussi dans la même veine que certains (date – type d’acte – Individus – Archives – Cote). Jean-Marc
Ainsi le document généalogique (ou fichier) -acte bms, d’état civil, notarié, …- correspond à l’information; celle que je saisis dans mon logiciel.
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source : Jean-Marc Bogros |
La source quant à elle correspond à l’origine de l’information, là où je l’ai recueillie.
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source : Jean-Marc Bogros |
Comment utiliser la source ?
Maintenant que nous avons défini ce qu’était une source, je vous propose de réfléchir à l’utilisation de celle-ci. Il y a un point que je n’ai pas abordé : la véracité des informations et donc de la source.
Je ne créé de source que lorsque j’ai pu vérifier les informations.
Lorsque j’obtiens des informations via un Gedcom ou un arbre en ligne, j’enregistre les informations dans mon logiciel mais ne créé pas de source. Je note l’origine des informations dans la note de l’évènement. Je ne créerais une source (archives, registre, vue) que lorsque j’aurais vérifié la véracité des informations.
Un autre cas de figure existe : je suis en possession seulement d’une année de naissance et du lieu. Problème : je trouve des homonymes dans le registre – ce qui est souvent le cas pour ma branche maternelle. Je suis sûre du lieu, de l’année, mais je n’ai pas encore pu vérifier (en croisant avec d’autres documents) si l’information prélevée est la bonne, Heredis me permet d’indiquer un niveau de confiance. Dans le cas cité ici, j’indiquerai un niveau 2 sur 3.
Heredis étant dans une logique 1 évènement = 1 source, ce raisonnement n’est valable que si je n’attache qu’un document à la source, car je considère que le niveau de confiance concerne les informations que j’aurais relevées.
Dès que j’attache d’autres documents à cette source, le niveau de confiance ne peut alors concerner que cette dernière. J’indiquerais alors mon niveau de confiance de l’information dans la note de l’évènement.
Cette analyse de l’utilisation des sources, comme le reste du dossier, correspond à ma pratique de la généalogie. En aucun cas, je l’érige en solution standard.
Votre organisation dépendra de votre façon de faire, de votre expérience. Néanmoins, j’espère que ce dossier vous aura aidé sinon donné des pistes de réflexions comme pour Roland [efn_note]Lorand.org (Les sources en généalogie, publié le 17 avril 2012[/efn_note].
N’hésitez pas à faire de la zone “commentaires” un espace d’échanges !
Crédit image : Photo by Sear Greyson on Unsplash
Bonjour,
Je réagis un peu tard (12 ans c’est pas grand chose 😉 ) mais je découvre seulement votre blog, très intéressant. Peut être que depuis, votre pratique a évolué et que l’article n’est plus d’actualité, les logiciels ont beaucoup évolués depuis également.
Je pense qu’il y a des bonnes et des mauvaises pratiques, la pire étant de ne citer aucune source,
C’est quelque chose que j’ai négligé au départ et puis à force de devoir revérifier une information, ou se poser la question de savoir comment où on a eu l’info que tartempion était encore en vie en 1722 et bien j’ai pris l’habitude de tout noter.
Dans tout les cas, source indiquée ou pas, je vérifie dans la mesure du possible, étant donné que certaines sous séries ne se trouvent qu’en mairies et font l’objet de relevés d’associations. Dans ce cas j’indique ce que l’asso donne, le nom de l’asso et que les registres correspondants ne sont pas numérisés, j’irai voir ça en mairie un jour où l’autre.
Pour le reste et à mon sens, du moment qu’on indique clairement l’information et sa provenance c’est bien. J’aime aller plus loin, considérant qu’un numéro de page peut changer, que peut être un jour ou l’autre les registres pourraient être hébergés ailleurs, le numéro de page et son lien ne sont qu’un plus qui peut être amené à devenir obsolète.
La cote du registre, elle, est immuable. Je prend en plus une capture d’écran (utilitaire greenshot très pratique si bien configuré), de bonne qualité (pour pouvoir zoomer), de l’acte que je joins à la source. C’est pratique je l’ai sous le coude s’il faut relire l’acte, quitte à prendre quelques libertés avec la norme gedcom qui est trop limitante.
Je ne vois pas de problème à avoir une source par évènement (j’en ai +6000) et je considère la source comme un sous élément de la cote elle même sous élément du dépôt donc une multitude de sources pour une même cote. C’est beaucoup de travail mais quand on a l’habitude, avec les bons outils et les bons raccourcis clavier ça va assez vite et surtout c’est du temps qu’on ne perd pas à se poser des questions.
dans les faits voici un exemple:
https://famillerozerot.bertrandrozerot.ovh/index.php?route=%2Ftree%2Frozerot%2Findividual%2FI6%2FPierre-Francois-Jeracime-MOREAU
Amitiés Généalogiques
Bertrand
Bonjour Bertrand,
Merci pour votre intérêt pour le blog.
Ma pratique concernant les sources n’a pas beaucoup évoluée. Je continue de citer ainsi : Commune – Registre Dates – Dépôt – Cote – Vue. Si j’en ai la connaissance, j’ajoute s’il s’agit du registre de la commune ou du greffe. J’indique aussi toute autre source, comme la presse ancienne (Journal – dates – Site hébergeur – Page), etc.
Tout comme vous, je garde une copie numérique du document. Toutefois, je n’adhère toujours pas à avoir une source par évènement. Je m’en tiens au principe archivistique. En outre, il est intéressant de voir quand, dans un registre, j’y ajoute un évènement extrait, de voir les années fastes pour certaines familles et de faire des liens entre ces événements.
Le principal est que chacun s’y retrouve dans ses sources. L’important étant qu’elles soient citées.
Cordialement,
Sophie Boudarel
@Anonyme,<br /><br />Effectivement. Dans ce cas, s'il s'agit d'un livre, noter l'année de publication (dans le cas de réédition augmentée et/ou corrigée), l'auteur, l'édition, la page. <br />S'il s'agit d'un site web, copier le lien et noter la date à laquelle vous l'avez consulté. Les choses évoluent vite sur Internet !
Bon article,<br /><br />Mais comment traiter le cas d'une source telle qu'un livre, un site Web où est cité un ancêtre ? Il n'y a pas forcément de date dans ce type de source<br /><br />Jérôme
Encore un article intéressant qui me fait cogiter. J'imagine que je ne serai jamais totalement satisfaite de ma méthode, quelle qu'elle soit … <br /><br />Actuellement, j'utilise l'option Evénement = source, toutes entrées dans Heredis, c'est la logique du logiciel et au départ je ne me suis pas posée de question … J'ai longtemps réfléchi sur la façon de nommer mes
Bonjour Bruno,<br /><br />Votre logique se rapproche de la différenciation dont je parle entre l'information et la source. Je trouve votre pratique intéressante.<br />Bien qu'Heredis soit mon logiciel je suis d'accord avec votre remarque.<br /><br />Une autre astuce que je n'ai pas abordée ici mais qui est indiquée dans les commentaires de la note précédente : saisir toutes les
Bonjour,<br /><br />Personnellement, je garde la logique du GEDCOM qui repose en partie sur la distinction entre les informations concernant le document "source" lui-même (nature du document – Etat civil par exemple (tag TITLE) – la localisation de l'information au sein de ce document – numéro d'acte par exemple ) et son lieu d'archivage (REPO) et les informations concernant