Défis généalogiques Portraits

Portraits de généablogueurs : Le blog de la famille Plancard

25 janvier 2014

Serait-ce un blogueur fou ? Ce n’est pas un, mais quatre blogs à caractère généalogique ou historique qu’il anime, dont un professionnel. De l’Algérie jusqu’au Jura, Frédéric Plancard nous transporte à travers des récits captivants et des recherches méticuleuses. Découvrez comment il jongle avec ces multiples projets et quelle est sa méthode secrète pour maintenir une organisation impeccable.

La Gazette accueille aujourd’hui Frédéric Plancard.

  • Situation géographique : je suis originaire du nord de la Franche-Comté, mais je vis en Lorraine depuis l’an 2000 pour des raisons professionnelles. J’habite à Verdun dans la Meuse, une terre chargée d’histoire, particulièrement mise en lumière cette année avec l’ouverture du Centenaire de la Grande Guerre.
  • Secteurs géographiques des recherches : du côté maternel, c’est assez simple puisque cette branche est localisée dans le Doubs, principalement à Etupes situé dans le Pays de Montbéliard. C’est une terre protestante luthérienne. Ma branche maternelle s’étend en Alsace, surtout dans le Haut-Rhin à Seppois-le-Haut et Seppois-le-Bas, où certains ancêtres ont opté en 1870. Une autre partie de cette branche s’étend en Suisse, avec une arrière-grand-mère née à Courtemautruy dans le canton actuel du Jura. Du côté paternel, c’est nettement plus compliqué. La famille Plancard est originaire de Carcassonne entre Bastide Saint-Louis et Cité. Si la majorité des membres de la famille sont restés dans cette ville et ont travaillé un temps dans le textile, puis ont fondé une prospère fonderie de fer et de cuivre, je descends d’une branche composée de militaires. L’un de mes ancêtres directs a participé aux guerres de la Révolution et du Consulat, notamment à Arcole, et a été blessé en 1800 à Engen. Rentré à Carcassonne, il fonde une nombreuse famille. Plusieurs de ses fils embrasseront la carrière des armes dont trois qui participeront à la conquête de l’Algérie. Un y mourra, un autre rentrera et enfin, un dernier s’y installera vers 1832. C’est de lui que je suis issu. Mon père, né à Alger et à l’époque militaire sera le dernier membre de la famille Plancard à revenir en métropole en 1963. Je suis le premier membre de cette branche à naître en métropole depuis… 1812. En Algérie, les Plancard ont épousé des jeunes femmes originaires de diverses régions, notamment la Franche-Comté, Paris, la Bourgogne, les Vosges, la Meurthe-et-Moselle, les Hautes-Alpes, ainsi que l’Espagne, plus précisément la région d’Alicante, d’où est originaire ma grand-mère paternelle.
  • Matériel : je travaille avec deux ordinateurs : un Sony Vaio portable et un Netbook pour les déplacements. Je dispose également d’un Iphone qui me sert pour la généalogie. 
  • Réseaux sociaux : j’anime en fait plusieurs blogs de généalogie qui sont tous créés avec l’interface Blogger. D’abord il y a celui consacré à ma famillePlancard qui est lié à une page Facebook. Il y a également un blog professionnel intitulé «  Le Blog généalogique de L’Est Républicain » qui est lié à la rubrique généalogie que j’écris mensuellement dans Est Magazine, le magazine de la rédaction. Une page Facebook lui est aussi liée. Moins alimenté faute de temps, j’anime également un blog consacré à mon arrière-grand-oncle le lieutenant-colonel Frédéric Curie, des sapeurs-pompiers de Paris qui fut résistant de la première heure et créateur du groupement hélicoptère de la Sécurité Civile. On peut s’y rendre sur : http://memoire-f-curie.blogspot.fr, une page Facebook est liée. Un site internet, actuellement en cours de remise à jour, a aussi été créé : frederic-curie ainsi qu’une page Wikipedia. Enfin, j’ai créé un blog sur mon village d’enfance mais non encore alimenté : http://etupes.blogspot.fr. Je dispose également d’un compte Twitter : @fp_genealogie
  • Quels sujets abordes-tu sur le blog ? Sur le blog Plancard, j’abordais uniquement les sujets qui concernaient les ancêtres portant mon patronyme. Depuis quelque temps, et grâce au Challenge AZ par exemple, j’étends aussi mes billets aux familles alliées et même à ma famille maternelle. Le blog professionnel traite tous les sujets généalogiques concernant la Lorraine, la Franche-Comté et l’Alsace. On y trouve souvent des pistes pour compléter les articles paraissant dans Est Magazine, des annonces de réunions ou de manifestations organisées par des cercles généalogiques… Les internautes peuvent aussi laisser des messages et poser des questions auxquelles j’essaie de donner des réponses ou des pistes. Ce blog se veut interactif. 
  • Recherche généalogique, ou projet, en cours : je suis en train de rechercher toutes les branches portant le nom Doriot (patronyme de ma grand-mère maternelle), issus du village d’Etupes et ayant émigré aux Etats-Unis au XIXe siècle. Pour ce faire, j’ai commencé à étudier toutes les tombes du cimetière de ce village où des porteurs de ce nom de famille sont mentionnés. J’ai retrouvé, par ce biais, il y a quelques années, une cousine qui vit dans l’Est des USA et dont la grand-mère s’appelait Doriot et était née à Etupes. A force de recherches, je me suis aperçu qu’elle avait pris le bateau avec le père de mon arrière-grand-père Doriot. Lui était revenu faire sa vie en France et elle s’était mariée aux USA avec un Français lui aussi émigré. Je corresponds toujours avec cette cousine qui, de son côté, ne cesse de creuser notre généalogie américaine.

Quels sont les logiciels, apps, outils que tu utilises pour tes recherches ?

Ma généalogie est consignée sous Heredis 13. Un logiciel que j’ai adopté depuis longtemps et qui me donne entière satisfaction. Sur mon iPhone, j’utilise plusieurs applications : celle de la RFG, et Revol-di pour convertir les dates révolutionnaires en calendrier grégorien et vice versa. J’ai également téléchargé l’application GeneaNet pour conserver mon arbre toujours à portée de main [Geneanet a choisi de retirer ses applications smartphones depuis 2019. ndlr].

À quoi ressemble ton bureau ?

 
 

Je tiens particulièrement à mon bureau (la pièce), bien qu’il soit souvent encombré ! Mon bureau (le meuble) n’est pas ancien sauf le siège qui a appartenu à l’un de mes ancêtres.

C’est un lieu que je veux chaleureux et pratique avec une foule d’étagères et de livres. Quelques portraits photographiques d’ancêtres ornent les murs et des objets qui ont tous une histoire peuplent le bureau et les étagères.

Quel est ton outil préféré pour organiser tes recherches ?

Sans hésiter, je réponds : Evernote ! C’est convivial et simple d’utilisation. Je synchronise les notes avec tous mes appareils informatiques, y compris mon smartphone, où que je sois. Je ne changerais pas.

Cependant, j’utilise également de célèbres carnets reliés de moleskine. Ils me suivent partout. J’y prends des notes que je mets au propre ensuite dans mes documents Evernote.

J’ai aussi des portesvues où je glisse les informations concernant les individus et des documents originaux ou des copies que je trouve au fil des recherches.

Quel est ton site préféré pour ton histoire familiale ?

J’utilise Gallica, essentiellement pour la presse numérisée qu’elle met à disposition. J’ai retrouvé pas mal de détails sur des personnes grâce à cela, notamment lors de faits divers comme des accidents de la route et bien sûr, les avis de décès.

Je me plonge aussi régulièrement dans Google Books qui renferme des ouvrages parfois étonnants qui permettent d’avancer dans certaines directions.

Je me rends également sur le site d’enchères en ligne Delcampe pour les cartes postales qu’il propose. J’y ai acheté une demi-douzaine de cartes écrites par des membres de ma famille, mais aussi des factures des entreprises Plancard de Carcassonne avec des notes manuscrites et même une image de la communion d’une ancêtre !

Un rêve généalogique ?

J’aimerais juste percer sinon un mystère du moins une bizarrerie. Ça fera d’ailleurs l’objet d’un billet consacré aux épines généalogiques.

J’ai entendu toute mon enfance et jusqu’à son décès, mon père me dire que son père (c’est-à-dire mon grand-père que je n’ai pas connu) l’enjoindre ainsi que mon oncle à ne pas faire les imbéciles, « parce que vous avez du sang bleu dans les veines », disait-il. Cette histoire m’a toujours laissé perplexe, car mes recherches généalogiques, qui ne visent pas à trouver des ancêtres nobles (ceux que je trouve suffisent amplement à mon bonheur), ne m’ont jamais mené à ce genre de résultats.

Ma grand-mère paternelle le rappelait aussi en me racontant qu’en allant visiter sa belle-famille habitant en Kabylie elle regardait toujours une série de portraits très anciens accrochés aux murs et représentant visiblement des notables habillés de noir, portant « une fraise » et présentés par mon arrière-grand-père comme les ancêtres. Des portraits qui se sont perdus lors du rapatriement des pieds-noirs au début des années 1960, tout comme d’ailleurs les photos conservées par mes grands-parents dans leur appartement d’Alger.

D’autres membres de la famille m’ont parlé de ces portraits qu’ils ont vus en Algérie chez mes aïeux et de cette anecdote.

J’aimerais juste découvrir ce qui a bien pu faire naître ce qui me paraît être une légende familiale.

Quel est le projet généalogique que tu comptes réaliser d’ici un an ?

Je souhaite approfondir plusieurs branches de ma généalogie maternelle en explorant tous les détails.

Je travaille sur l’étude du monument aux morts de ma commune d’enfance, mais je fais face à des difficultés avec les morts de 1870. En parallèle, j’ai l’intention d’explorer la branche suisse que j’ai jusqu’à présent négligée.
Enfin, j’ai dans l’idée de commencer à rédiger l’histoire de ma famille. Je suis en train d’y réfléchir.

As-tu une astuce / un conseil à partager ?

J’ai toujours été un « contemplatif ». J’aime m’imprégner des lieux en général et de ceux où ont vécu mes ancêtres en particulier. Je m’assois sur la place du village où ils ont célébré leur baptême et mariage, ainsi que dans l’église où leur famille les a accompagnés lors de leur dernier repos.

Aller voir les maisons où ils ont vécu et les rues qu’ils ont arpentées m’apporte beaucoup.

Je consulte les monographies des villages et les cartes postales anciennes pour comprendre leur contexte et leur environnement.

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  1. Ah les légendes familiales… Mon ancêtre soit disant guillotiné pendant la Terreur est mort de sa belle mort bien des années plus tard. Par contre, un de ses fils est effectivement mort suite à l'explosion d'une bombe à Lyon, chose que j'ai découverte par hasard après avoir épluché bien des registres… Bon courage 😉

  2. Très intéressant portrait de Frédéric. Un généalogiste chevronné qui est bien occupé à ce que je vois avec plein de projets en cours.<br />Étant originaire aussi de l&#39;est j&#39;essaye de suivre ses rubriques dans l&#39;est républicain. <br />Je découvre grâce à ce profil un nouveau site de cartes postales. J&#39;en apprends tous les jours décidément. Merci sophie.<br />

  3. Passion, quand tu nous tiens ! C&#39;est un régal à chaque fois de découvrir les portraits concoctés par Sophie ! On en redemande encore et encore !

  4. J&#39;apprécie aussi beaucoup les interviews de Sophie. Comme Frédéric, j&#39;aime les monographies et cartes postales des villages des ancêtres.<br />Pour répondre à Brigitte, pour la région d&#39;Alicante, il faut s&#39;inscrire à l&#39;association &quot;Raices Reino de Valencia&quot; qui digitalise les registres paroissiaux en accord avec l&#39;Evêché. Malheureusement, on ne peut pas avoir

  5. Une belle plume qui s&#39;envole parfois de l&#39;autre coté de la Méditerranée. Quel plaisir chaque fois cette odeur d&#39;huile d&#39;olive, ces terrasses, ce soleil, ces racines ensoleillées si bien contées. Les gens du nord ont dans le coeur le bleu et le soleil qui manquent à leur décor…Beau portrait d&#39;un passionné ! Merci à vous deux. <br />

  6. J&#39;attends chaque semaine avec impatience les portraits de généablogueurs préparés par Sophie. C&#39;est toujours un bonheur de les lire : des personnalités et des histoires à chaque fois différentes, mais toujours des généalogistes passionnés.

  7. Interview passionnante … J&#39;avais déjà remarqué que nous avions plusieurs points en commun : l&#39;algérie, le Tarn, je vois aussi des racines autour d&#39;Alicante – que je ne sais pas pour ma part comment aborder – et des racines suisses 🙂 Va t&#39;on un jour se retrouver cousin ?<br />Bonnes recherches, et merci Sophie pour tous ces portraits

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