Les cimetières ne sont pas hantés que par les fantômes ou les feux-follets. Vous pouvez y trouver des individus, munis de papier, de crayon ou d’appareil photo, qui arpentent les allées, tombe après tombe.
Les cimetières ont cet effet sur le généalogiste, l’apaisement procuré par les lieux cède la place à l’excitation quand il découvre un caveau familial avec les noms, les prénoms, et les dates. Si peu qu’il y ait une photo, et voilà le généalogiste en admiration, avec un sourire béa.
Généalogiste amateur ou professionnel, nous hantons ces lieux, à la recherche de LA tombe et de l’information qui nous apportera une preuve supplémentaire ou une nouvelle piste de recherche.
Avant d’avaler les kilomètres afin de retrouver la tombe de la grand-tante Clotilde, il est utile de vérifier si la sépulture est bien au-dit cimetière. Pour ce faire, il existe les registres de cimetières.
Propriété de la commune, il n’est pas possible de les consulter directement, mais vous pouvez demander au conservateur du cimetière de le consulter pour vous. Les grandes villes ont un service particulier auquel vous pouvez vous adresser directement ; s’il s’agit d’une petite commune, les registres sont à la mairie. Pour des archives plus anciennes, vous trouverez les registres aux Archives communales, en série N (biens communaux et concessions de cimetières). Aux Archives départementales, vous consulterez la série O (communicabilité après 50 ans, sauf titulaire ou aux ayants-droit).
Si vous ne savez pas dans quel cimetière a été enterré votre ancêtre, pensez à consulter les registres de convois funéraires. Vous y trouverez, selon les dates (1)
- Nom et prénoms du défunt
- Adulte ou enfant + âge en fonction
- Indigent ou non
- Nom du cimetière où fut inhumé le défunt
- Paroisse dont dépendait le défunt (jusqu’en 1897)
- Taxes percues
- Observation : précision sur la qualité du cercueil, concession perpetuelle..
- Lieu du départ du convoi (souvent le domicile du défunt)
- Culte (nom de l’église, enterrement civil)
- Observation : enfant, soldat, décés au domicile ou à l’hôpital
Sauvons nos tombes
“Les tombes finissent toutes par disparaître un jour, ainsi que les noms, dates et autres informations qui y sont inscrits. C’est pourquoi nous avons créé le projet “Sauvons nos tombes”. Une application connectée aux bases d’ancêtres de Geneanet grâce à laquelle chacun peut facilement photographier des cimetières entiers (ou partiels).”
Lancé par Geneanet, le programme Sauvons nos tombes, permet d’ajouter une source supplémentaire dans la recherche de nos ancêtres. J’ai ainsi été contacté par un monsieur qui a (re)trouvé la tombe de son arrière-grand-mère, que j’avais photographiée : “J’ai retrouvé grace à vous, la tombe de mon arrière grand mère …”
Au-delà du geste d’entraide, c’est aussi l’occasion de découvrir des sépultures de Poilus ou des mentions insolites.
(1) source : GeneaWiki, Registres des convois funéraires
Les cimetières nous permettent aussi de visualiser rapidement la position sociale des familles au sein d’une communauté à travers l’art funéraire.
Je sais que chaque fois que j’arrive dans un village, le visite l’église et le cimetière. Une déformation professionnelle !
Bonjour Fabienne,
Je suis comme vous, c’est d’ailleurs devenue une blague dans la famille, avec ma fille ou mon mari me signalant systématiquement “Regarde ! Un cimetière !”
J’aime m’y promener, deviner les familles du village… Déformation professionnelle aussi je pense !
Et hop une petite découverte de plus, je ne connaissais pas ces registres, intéressant, très intéressant.
Joli début de Challenge mademoiselle Sophie, et quel succès cette année.
Toutes mes félicitations et merci…
Merci Cédric. Ton challenge n’est pas mal non plus 😉 Le succès vient de vous tous qui y participez !
Belle aventure que cette indexation des tombes.
Il y a eu aussi ce projet ci qui s’intéressait aux monuments aux morts : http://memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/index.php
Nous avons aujourd’hui à portée de main des outils extraordinaires et peu couteux (appareils photo numérique, scanners, cd rom, blogs, impression d’album….) pour perpétuer le souvenir, nous serions bien ingrats envers nos devanciers de ne pas sauver pour eux ce qui peut être préservé de l’oubli et laissé à la disposition du plus grand nombre.
Par ailleurs, je trouve l’abécédaire qui illustre vos pages absolument charmant 😉
A bientôt.
Merci Emma pour votre commentaire. Effectivement, nous sommes dans le devoir de transmission, et il est plus aisé pour nous de laisser ces traces.
Quant à l’abécédaire, il provient de Gallica, je dévoilerai le lien à la fin du challenge 😉