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Doléances

5 novembre 2018

À l’occasion du challengeAZ, je vous emmène, grâce aux actes notariés, sur les traces de mes ancêtres Saisdubreil, originaires de La Bouëxière en Ille-et-Vilaine. D comme Doléances..

Doléances (cahier de). Sous l’Ancien Régime, documents dans lesquels les assemblées convoquées pour l’élection des députés aux états généraux consignaient les réclamations et les vœux que leurs représentants devaient faire valoir [Encyclopédie Larousse]. 

Dans les campagnes, l’assemblée paroissiale rassemble les habitants âgés de plus de 25 ans, inscrits sur les rôles d’imposition de la paroisse. Comme toutes les communes, La Bouëxière rédige son cahier de doléances. Toutefois, sur les 389 contribuables susceptibles d’être présents à l’assemblée, seuls 29 comparaissent.

Les doléances du Tiers-état à la Bouëxière

Réunis dans l’église, les participants couchent sur le papier leurs revendications, peu différentes de celles des autres cahiers de doléances du tiers-état :

  • Suppression des impositions roturières, remplacées par un système plus juste (concernant tous les ordres, sans distinction de biens) ; que la dîme, perçue dans la paroisse au dixième, soit réduite au seizième ; limitation des impôts à deux (un sur les biens fonds, l’autre sur les personnes).
  • Suppression des corvées de grands chemins .
  • Suppression du tirage de la milice.
  • Liberté de chasse sur son terrain ; d’aller au moulin dès besoin

La lecture du cahier de doléances nous apprend l’existence de deux rentes féodales supplémentaires ayant cours dans la paroisse : le provendier et la fumée. On retrouve la critique sur le provendier dans le cahier de doléances de Nouvoitou (Historien Géographe, Cahier de doléances du Tiers-état de Nouvoitou) :

Une autre vexation, ce sont les droits chéants et levants : ces droits sont la ruine de certaines familles et l’aisance de peu d’autres.Il y a donc certains fiefs dont la nature est que quiconque y possède héritages doit au seigneur un provendier, qui est quatre boisseaux d’avoine (toujours mesure de Châteaugiron, qui est la mesure la plus forte et la plus accablante de ces cantons pour les vassaux), et qui vient à nouvelle possession, soit par acquit ou autrement fait augmentation au profit du seigneur d’un pareil provendier ; ceci est exorbitant.

Cahier de doléances, commune de La Bouëxière, Archives départementales Ille-et-Vilaine, cote 2 B 972

Quant au droit de fumée, aussi appelé droit de cheminée, il s’agit d’un impôt féodal taxant les cheminées présentes dans une demeure.


Encyclopédie du droit ou Répertoire raisonné de législation et de jurisprudence en matière civile, administrative, criminelle et commerciale…. Tome 4 / rédigé et publié sous la direction de MM. Sebire et Carteret, Coulon (Paris), 1836-1847, p169. Gallica

À la lecture du cahier de doléances, nous pourrions penser que seuls les habitants de cette paroisse sont soumis à ces deux impôts. Ce n’est pas le cas, comme le montre le cahier de doléances de Nouvoitou cité plus haut, ainsi qu’une recherche sur le droit de cheminée dans Gallica. Cet impôt est critiqué notamment dans des cahiers de doléances de Moselle et des Vosges. Ce droit de cheminée a été aboli, sans indemnité, le 28 mars 1790.

Les Saisdubreil dans le Tiers-état

Parmi les 29 habitants de La Bouëxière présents à l’assemblée paroissiale, seuls 19 signent. Parmi eux, Julien Saisdubreil et Jean (?) Saisdubreil. Si je n’ai aucun doute sur Julien Saisdubreil, la signature est clairement lisible et c’est le seul Julien de la tribu Saisdubreil, j’ai des doutes quant au second Saisdubreil présent.

Les membres de l’assemblée paroissiale ont signé deux documents. Jean (?) Saisdubreil signe d’abord Jan puis Ch.

Je n’ai pas recensé de Charles, Christophe ou autre Ch. Saisdubreil dans les registres de La Bouëxière. Ce serait donc, Jean Saisdubreil qui aurait signé le document. Oui mais, quel Jean ?

J’ai dans mon fichier, quatre Jean, nés au plus tard en 1764. Deux ne signent pas, un peut-être (je n’ai pas encore trouvé un document me permettant de le confirmer ou l’infirmer), un signe.

Il s’agit donc de Jean Saisdubreil, âgé de 64 ans, père de Julien (aussi signataire) et fils de Jean et Etiennette Mallecot, mes ancêtres à la 9e génération.

La comparaison des deux signatures, tout d’abord sur les lettres formant le nom de famille ne laisse aucun doute. Quant au CH, il semble que ce soient les lettres A et N mal formées. Était-il pressé par les autres ? Est-ce l’émotion de vivre un moment historique ? Ou rien de tout cela. Seul lui le sait.

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