Que vous cherchiez à rédiger une biographie, ou simplement à en savoir plus sur la vie de votre ancêtre, êtes-vous sûr d’avoir posé toutes les questions ? Êtes-vous sûr de tout savoir, voire d’avoir les informations complètes ? Pour vous aider dans cette démarche, je vous propose 30 questions à vous poser pour approfondir la vie de vos ancêtres.
Je prépare ma participation au prochain challengeAZ. Cette année, j’ai choisi de travailler sur l’histoire de Jean-Baptiste Quévrain, sa famille et sa belle-famille. Comme à l’occasion du challengeAZ autour de mon arrière-grand-père, je souhaite aller plus loin que sa généalogie. Pour cela, ma méthode est simple : un remue-méninges avec moi-même.
- Je reprends rapidement les informations en ma possession. État-civil, photographies, on-dits, etc. Je note tout ce que je connais.
- J’étudie chaque point avec attention et note les questions que cela soulève.
- J’analyse l’ensemble et note les questions supplémentaires qui me viennent.
À partir de ce troisième point, j’ai de quoi rechercher et publier pour tout le challengeAZ, voire au-delà.
Ce sont ces questions que je partage avec vous.
Le défi #Genealogie30
Ces trente questions, d’autres généalogistes se les sont posées pendant tout le mois d’avril sur Twitter, ainsi que sur leurs blogs. Vous pouvez trouver leurs participations sur Twitter avec le mot-clé #genealogie30.
Voici les trente questions :
- Est-ce que j’ai toutes les informations sur sa naissance ? Son baptême ? Qui était ses parrains/marraines ?
- Est-ce que j’ai toutes les informations sur son mariage ? Qui était présent ? Liens de parenté ?
- Comment s’est déroulé son mariage ?
- Est-ce que j’ai toutes les informations sur son décès ? Qui était présent ? Qui a déclaré ? Où a eu lieu l’enterrement / l’inhumation ?
- Est-ce que j’ai toutes les informations sur son passé militaire ? Fiche matricule ? Invalide ? Légion d’honneur ?
- Est-ce que je peux trouver des informations sur lui / elle dans la presse ?
- Quels évènements historiques a-t-il / elle connus ?
- Quelle était son instruction ?
- Dans quel environnement géographique évoluait-il / elle ?
- S’est-il / elle beaucoup déplacé·e dans sa vie ?
- Comment se déplaçait-il / elle ?
- Quel était son premier métier ? Comment en vivait-il/elle ?
- Quels étaient ses autres métiers recensés ? Comment en vivait-il / elle ?
- Comment apparaît-il / elle dans les recensements ?
- Quel était le parler de sa région ?
- Comment s’habillait-il /elle ?
- Combien a-t-il / elle eu d’enfants ?
- A-t-il / elle assisté au mariage de ses enfants ?
- Que signifie son nom de famille ? Comment a-t-il été transmis ?
- Qui était son père ?
- Qui était sa mère ?
- Quelle était sa fratrie ?
- Avait-il / elle des relations avec les autres membres de sa famille ?
- Pouvez-vous retracer sa généalogie sur quatre générations ?
- Quelle était sa religion ?
- Votre ancêtre chez le notaire.
- Avez-vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ?
- Quels étaient ses repas ?
- Y-a-t-il une histoire qui se transmet sur cet ancêtre ? Est-elle vraie ?
- Comment a-t-il / elle participé à la vie de la communauté (membre du Conseil municipal, cahier de doléances, sage-femme, …) ?
Vous pouvez retrouver toutes les questions dans ce document.
Du basique au plus compliqué
Lorsque vous approfondissez la vie d’un ancêtre, il est important de reprendre les bases, surtout si vos recherches sont anciennes. Ai-je lu l’acte intégralement ? Ai-je correctement recherché qui étaient les témoins/déclarants/personnes citées ? Ai-je suffisamment poussé toutes mes recherches sur la famille proche ?
Ces questions, basiques, voire évidentes, ne sont pourtant pas à négliger.
Bien évidemment, selon l’époque, vous pourrez répondre plus ou moins facilement à certaines questions. Ne les mettez pas de côté pour autant. Pensez en dehors de la boîte.
Je connais sa religion, mais est-ce que je connais sa pratique ? Comme sa religion se pratiquait dans sa région ? Si je continuais de remonter son arbre, trouverais-je des convertis ?
Je ne peux pas retracer son parcours militaire, il est trop ancien pour avoir une fiche matricule. Il n’y a pas que la fiche matricule dans la recherche militaire. A-t-il participé à la guerre de 1870 ? Puis-je trouver des informations sur les conscrits ?
Vous avez choisi de travailler sur une femme ? Peut-être a-t-elle un lien avec l’armée, comme cantinière ou infirmière ? Les femmes ont aussi participé à la défense passive, selon les époques et les lieux [lien].
Si ces questions sont centrées sur un individu, elles sont aussi l’occasion de s’intéresser à son entourage. Par exemple, vous n’avez pas trouvé d’actes notariés en son nom chez le notaire, mais il est peut-être cité dans ceux passé par sa famille. Avez-vous poussé les recherches dans ce sens ?
Ces trente questions sont aussi faites pour sortir du confort habituel des recherches. Il faut rechercher un peu plus profond, un peu plus loin.
Quelles sources exploiter pour répondre à ces questions ?
Pour commencer, reprenez ce qui est en votre possession. Que ce soit les actes ou les documents familiaux, plongez-vous dedans avec un œil neuf.
Usez et abusez des archives en ligne. Lancez une recherche sur tout le site. Certains documents ou conseils de recherche sont un peu enfouis dans les sites.
Exploiter les bibliothèques numériques. Bien sûr, il y a Gallica, mais pas que. Faites une recherche en ligne avec le terme “bibliotheque numerique +nom de la ville/département/région“. Vous trouverez des trésors d’informations.
Autre site que je vous conseille, le portail scientifique Persee. Une source précieuse pour des articles de qualité sur beaucoup de sujets.
Jean-Baptiste Quévrain en 30 questions
En attendant le challengeAZ, je vous propose d’avoir un aperçu de la vie de Jean-Baptiste Quévrain au travers des trente questions.
Crédit image : Image par Anemone123 de Pixabay
Très bonne aide pour approfondir ses recherches familiales.
Une anecdote qui prouve à mon avis que quelquefois on n’est pas aidé par les institutions :
Mon arrière-grand-père, militaire de carrière en 1869, a été versé dans les Sapeurs Pompiers de Paris en 1869; voulant connaitre sa carrière j’ai appris tout à fait officiellement que les Archives de ce corps n’existaient pas pour le XIX° siècle…Hallucinant, non ?
Ce qui ma beaucoup contrarié à la fois pour mes propres recherches et pour l’Histoire, notamment quand on connait un peu le sort de”Paris embrasé” lors de la Commune !
merci pour votre message , je n’avais pas pensé à toutes ces questions , je vais essayer de les résoudre concernant mon grand père paternel et celui de mon mari. j’ai du pain sur la planche
bien cordialement
Merci pour cet article si pertinent! Je m’abonne à votre blog illico. Généalogiste amateur et passionnée depuis deux ans je ne cesse de me dire que j’aurais tant aimé en faire mon métier .
Merci Valérie et bienvenue sur le blog !
Merci pour cet article qui m’a rappellé les principes de base de toute bonne recherche généalogique.
Pour ma part je fais un (petit) complexe devant les archives diocésaines que je pense contacter depuis plusieurs années sans parvenir à le faire pour l’instant…
Bonjour et merci pour cet article qui peut être utile.
Cela fait 15 ans que je me passionne pour l’histoire de la Cornouaille en mêlant étroitement dans 4 de mes 7 livres publiés à compte d’auteur mes ancêtres tous caractériels… Comme ils ont laissé beaucoup d’écrits dans les journaux et dans les registres communaux et paroissiaux, je suis très avantagé. J’anime aussi des ateliers au sein du CGF pour apprendre aux adhérents à chercher aux archives. Mais malheureusement, elles sont encore fermées.
Bien cordialement
Pierrick Chuto
site de mes publications : http://www.chuto.fr/
Bonjour,
Merci de votre article, qui est je trouve une très utile synthèse des questions à se poser. Si je peux me permettre de rajouter quelque chose, qui n’est qu’un développement du point 30 mais vise une source particulière : votait-il ? Les listes électorales (qui permettent de savoir si un individu a fait la démarche de s’inscrire) et les listes d’émargement (qui permettent de savoir s’il a voté à un scrutin particulier) sont (inégalement !) conservées aux archives départementales, soit dans le fonds de la préfecture, soit dans les dépôts des communes. Pas en ligne cependant.
Cordialement et merci,
Lazare
Merci Sophie pour votre article une fois de plus très intéressant.
Je me suis posée toutes ses questions concernant certains de mes ancêtres (que j’affectionne plus particulièrement que d’autres), mais je vous remercie de les avoir notées noir sur blanc pour servir de mémo… Hélas, je n’ai pu trouver toutes les réponses, notamment les Archives Militaires… j’ai le matricule et la classe de mon arrière-grand-père de Valenciennes mais le registre de sa fiche militaire a disparu (incendie de guerre…). Pensez-vous qu’il en existe une copie ou les mêmes renseignements ailleurs qu’aux Archives Municipales ou Départementales ?
Merci pour votre commentaire. Malheureusement, si les deux registres ont disparu, vous ne pourrez la retrouver. Dans certains cas, elles ont été reconstituées, mais ce n’est pas le cas pour tous les départements, et les fiches sont très lacunaires.
MERCI pour toutes ces infos!!!! TRES utiles
comme d’habitude, Vous êtes la reine de l’organisation! f”éicitations pour cet interrogatoire méthodique
Bonjour Sophie.
Merci pour vos conseils. Je n’avais pas pensé à tout çà.
Vous m’aidez beaucoup.
Merci et très bon 1er mai.
Michèle