Est-ce que la taille compte
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Est-ce que la taille compte ?

30 septembre 2022

Il y a un an, je vous demandais votre nombre. Aujourd’hui, je reviens sur le sujet en me demandant si la taille compte. Vous l’aurez compris, je parle de la taille de votre fichier généalogique.

J’ai commencé la généalogie en 1994. En 2012, la généalogie de ma fille comptait 500 ancêtres à la 10e génération et 761 à la 15e. 10 ans plus tard, la taille du fichier a quelque peu pris de l’ampleur. 760 individus à la 10e génération, 1194 à la 15e, auxquels j’ajoute 14 individus des générations 16, 17 et 18.

Techniquement, j’ai donc retrouvé 74 % des ancêtres sur 10 générations. Je précise techniquement, car ce sont sans compter les individus abandonnés, donc des branches coupées. Par exemple, à la 8e génération, ma fille n’a pas 128, mais 126 ancêtres. Tous les ancêtres ont donc été trouvés. Bien évidemment, cela diminue le nombre d’ancêtres à rechercher sur les générations suivantes.

Taille du fichier généalogie nombre ancêtres
Nombre d’ancêtres trouvés/potentiels
Taille fichier généalogie
Nombre d’ancêtres trouvés/trouvables (prend en compte les branches cassées)

Quelle évolution en 10 ans de recherches ?

La première grande évolution a été l’accroissement, non seulement des archives en ligne, mais aussi des fonds diffusés. Ajoutons à cela la puissance de l’indexation, qu’elle soit commerciale (Filae), venant des associations ou de bénévoles œuvrant pour Geneanet ou FamilySearch, et me voici avec plus de 1 000 ancêtres ajoutés dans la base.

Deuxième élément à prendre en compte, les connaissances. Nous ne cherchons pas, je ne cherche pas, comme il y a presque 30 ans. J’ai appris de mes erreurs, des cas particuliers, de mes lectures. La généalogie est une question de patience.

Est-ce que cela va continuer ? Bien sûr. Il y a toujours quelque chose à découvrir. Par exemple, je dois, pour un de mes projets en cours, me plonger dans la série C, Intendance et Etats de Bretagne, aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine. Est-ce que cela ajoutera des ancêtres ? Probablement pas. Est-ce que cela enrichira mon histoire familiale ? Certainement. Donc au final…

..Est-ce vraiment une question de taille ?

Ce que nous préférons en généalogie (Twitter, 30 septembre 2022)

Pour moi, la taille ne compte pas. Le plaisir de la recherche, si. D’ailleurs, mon fichier généalogique, à l’heure actuelle, comporte réellement 241 personnes. Comment cela est possible ?

Je reprends la généalogie de ma fille à zéro.

Je change de logiciel. Compte tenu des reprises nécessaires à l’import de Gedcom, j’ai choisi de partir de zéro. Est-ce une folie ? Sûrement. Reprendre à zéro quand la base compte plus de 7 000 individus, je vous avoue qu’il y a des moments où je me demande si je vais bien.

Mais au-delà de la taille, c’est le plaisir de la recherche, de la découverte ou redécouverte, qui l’emportent. J’ajoute des événements, j’enrichis l’histoire familiale. Et je réalise qu’une vie ne suffit pas pour tout découvrir. Mais n’est-ce pas là le plaisir de la généalogie, au-delà de la frustration ?

L’avenir de la généalogie

Cela m’amène à m’interroger sur les nouvelles pratiques et l’avenir de la généalogie. Avant l’avènement d’Internet, nous prenions notre temps (nous n’avions pas le choix). Puis vinrent les mises en ligne, et une frénésie de découvertes, de remonter le plus loin possible, d’annoncer fièrement son chiffre. Qu’en est-il aujourd’hui ?

D’un côté, des généalogistes remontent le plus loin possible dans leur arbre et ne sont intéressés que par cela. Ils alignent des noms et des dates. Faut-il râler après ? Les décrier ? Non. Chacun voit la généalogie comme il l’entend.

De l’autre côté, des généalogistes qui soulèvent chaque feuille afin de voir ce qui se cache en dessous. Est-ce qu’ils sont plus nombreux ? Je le pense. Est-ce une tendance due à l’ouverture des archives ? Sûrement. Les connaissances sur l’histoire locale, les détails de l’intimité des individus, ne sont plus l’apanage d’érudits locaux. Avec du temps, le généalogiste devient historien familial, voire local. Est-ce que pour lui la taille importe ? Oui. Peut-être pas celle de son fichier, mais plutôt celle des histoires à découvrir et partager.

Qu’en pensez-vous ? Est-ce que pour vous la taille compte ?

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  1. Comme vous, j’ai commencé la généalogie en 1993 (une autre époque !) et comme vous, je ne cherche plus de la même façon. Évidemment quand on démarre, on veut aller toujours plus loin dans le temps, on “collectionne” les ancêtres. Aujourd’hui, je prends un plaisir immense à redécouvrir ma généalogie en prenant mon temps, en grattant dans les tréfonds de l’histoire de chaque ancêtre et je profite de la mise en ligne de nombreuses sources que je n’avais pas pris le temps de consulter à l’époque (archives de notaires, militaire, etc etc) pour reconstituer la vie de mes aïeux. Et oui, parfois aussi il me prend des “coups de folie” en faisant table rase et en repartant de zéro.

  2. Encore un bel article qui amène à se poser des questions sur sa pratique.

    “Je change de logiciel. Compte tenu des reprises nécessaires à l’import de Gedcom, j’ai choisi de partir de zéro. Est-ce une folie ? Sûrement. Reprendre à zéro quand la base compte plus de 7 000 individus, je vous avoue qu’il y a des moments où je me demande si je vais bien.”

    Bon courage ! 🙂

    1. Merci Véronique. L’organisation est personnelle. Le principal est que vous ayez votre système pour avancer, faire des pauses, revenir en arrière, sans perdre d’informations ni de plaisir !

  3. Même si découvrir des dizaines d’ancêtres procure un vertige digne d’une bienfaisante consommation de drogue généalogique, je suis d’accord avec toi, la qualité est plus intéressante que la quantité.

  4. Non! pour moi “la taille” de ma base ne compte absolument pas. Je préfère chercher, “fouiner” dans le vécu des ancêtres de la famille! Ma généalogie pourrait s’intituler “En quête de vies”!
    Quelle émotion d’avoir sous mes doigts la signature d’un ancêtre apposée sur un acte notarié ou tout autre document, évolution de cette signature dans le temps, testaments, achats, ventes, inventaires, articles de presse sur nos ancêtres, sur leurs voisins, leurs villages, etc. etc.
    Repérer dans les recensements qui étaient leurs voisins et pour les ancêtres de sexe masculin listes de tirage au sort des conscrits, registres matricules, …!
    Si l’on veut connaître tous ces documents il ne reste plus guère de temps pour remonter, remonter jusqu’où? jusqu’à quand ? pour quel intérêt ?
    Pour moi la généalogie ce n’est pas des dates BMS, NMD, des noms et prénoms sans histoires de vie, mon vrai plaisir c’est de fouiller dans leur vie, imaginer leurs joies, leurs peines!
    De véritables enquêtes de vie!

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