À l’occasion du challengeAZ, je vous emmène, grâce aux archives, sur les traces de mes ancêtres Saisdubreil, originaires de La Bouëxière en Ille-et-Vilaine. H comme l’Horloger de Vitré..
Horloger. Celui qui fait des horloges [Dictionnaire de l’Académie française, 5e édition, 1798].
La généalogie est un long fleuve tranquille, ou pas. Vous vous lancez dans une grande enquête patronymique, remontez de Jean en Pierre en Guillaume ou Julien. Puis vous surfez entre les cultivateurs et les laboureurs. Bref, rien de bien neuf, jusqu’à ce qu’un prénom attire votre attention.
Frère cadet de mon ancêtre Perrine, il est le sixième enfant d’une fratrie de sept. Comme tous les Saisdubreil du village, les prénoms des enfants sont Guillaume, Perrine, Jean, Jeanne, Pierre et lui.
Il se distinguera toute sa vie. Seul homme Saisdubreil à ne pas se prénommer Pierre, Jean, Julien ou Guillaume, il est aussi le seul à ne pas travailler la terre. Sa carrière l’amènera également à ne pas rester à La Bouëxière. De son mariage, il aura onze enfants qui, eux aussi, auront des prénoms “hors la norme Saisdubreil”.

Manuel de l’horloger et du mécanicien amateur (2e éd.), J. Hetzel (Paris, 1894), Gallica
Fils de Pierre Saisdubreil et Jeanne Moulin, il naît le 1 juillet 1806 au hameau de la Ribertière à La Bouëxière. Ses parents le prénomment Gilles.
Gilles quitte La Bouëxière pour suivre sa voie. Ce ne sera pas la terre, comme son père, son grand-père et tous ceux avant eux. Gilles choisit la mécanique, celle des montres et des horloges. Le rythme des horloges l’emmènera en région parisienne au Thillay, dans le Val d’Oise. Il rencontre Jacqueline Lescaux. Les deux jeunes gens s’apprécient, un peu, beaucoup … Jeanne Marie Justine Aimée naît le 17 septembre 1827, à Goussainville, chez sa mère. Gilles déclare et reconnaît sa fille. Les jeunes parents ont 21 ans et ne sont pas mariés. Ils passeront devant monsieur le Maire le 19 octobre de la même année.
Le couple retourne à La Bouëxière où naissent quatre autres enfants. Vitré sera ensuite la prochaine et dernière étape pour Gilles, qui s’installe comme horloger d’abord rue Notre-Dame, puis rue de la Baudrairie. Huit autres enfants viendront agrandir la famille.

Gilles décède le 28 novembre 1848, à l’âge de 42 ans. Selon le registre des successions et absences, l’évaluation de son inventaire après décès s’élève à 5232 francs. La valeur du mobilier est de 2616 francs, la valeur des biens immobiliers est de 100 francs. Ces montants concernent probablement son commerce, mais non les biens propres de Gilles. En effet, la table des successions et absences précise clairement que Gilles était indigent.

Après le décès de son époux, Jacqueline quitte Vitré et la Bretagne pour l’Oise. Elle s’installe à Neuilly-en-Thelle, où nous retrouvons le mariage de presque tous les enfants. Jacqueline décède à Neuilly-en-Thelle le 27 mars 1890 à l’âge de 83 ans. D’après son acte de décès, Gilles Saisdubreil fut son seul mari.