La presse est une source incontournable en généalogie. Que ce soit un entrefilet, une annonce ou tout un article, il est possible d’obtenir des informations importantes sur nos ancêtres. Découvrez comment.
Dans ce billet, nous allons voir le début d’une recherche suite à une publication dans la presse ancienne. Il sera complété ultérieurement.
Le 3 mai 1905, une annonce légale est publiée dans le journal L’Ouest-Éclair [efn_note]Gallica, L’Ouest-Éclair (Rennes : 3 mai 1905), https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640692w/f4.item[/efn_note]. Il s’agit d’une vente par licitation en exécution à un jugement contradictoirement rendu par la première chambre du Tribunal civil de Rennes le 3 avril 1905.
Tout d’abord commençons par un peu de terminologie.
Qu’est-ce qu’une vente par licitation ?
Il s’agit de provoquer la vente publique aux enchères d’un bien en indivision, lorsque plusieurs personnes en sont propriétaires ensemble, que l’une veut vendre et pas les autres. Le propriétaire désireux de vendre peut alors demander au tribunal de grande instance d’ordonner la licitation du bien
Notre Temps. La licitation: sortir d’une indivision sans accord entre propriétaires. https://www.notretemps.com/droit/actualites-droit/licitation-indivision-desaccord-vente-encheres,i191477.
Qu’est-ce qu’un jugement contradictoire ?
Un jugement contradictoire, en droit français, qualifie le jugement qui a mis les parties du procès en mesure de débattre contradictoirement et loyalement.
Wikipedia. Jugement contradictoire (droit français). https://fr.wikipedia.org/wiki/Jugement_contradictoire_(droit_français).
Saisdubreil contre Saisdubreil
Cette annonce légale a attiré mon attention, car les protagonistes se nomment tous Saisdubreil. D’un côté nous avons : Léon Saisdubreil ; Pauline Saisdubreil, épouse de Joseph Pasquier et Lucie Pasquier, veuve de Léon Saisdubreil. De l’autre, Louis Vitré, tuteur de Léontine Saisdubreil, alors âgée de 15 ans.
L’indivision en question concerne la succession de Léon Saisdubreil, père, époux de Lucie Pasquier.
Le désaccord prend donc place entre Léon, Pauline – les enfants de Léon -, Lucie – la veuve de Léon- et Léontine via son tuteur. Léontine est la fille de Léon et Lucie, la demie-sœur de Léon et Pauline. Elle est aussi la nièce de Pauline, de part le mariage de cette dernière avec Joseph Pasquier, le frère de Lucie, la seconde épouse de Léon…
Léon Saisdubreil, décède le 6 février 1905, en son domicile au Tertre, commune de La Bouëxière (Ille-et-Vilaine). Selon les requérants la succession n’a pas été réglée et ils souhaitent mettre en vente les biens de feu leur père/époux. Le juge accède à leur demande[efn_note]Archives départementales de l’Ille-et-Vilaine. Jugement contradictoire du Tribunal civil de Rennes daté du 3 avril 1905. Cote 3 U 4/2515[/efn_note].
Les biens suivants sont mis en vente, pour un montant de 7 300 francs, soit 28 998,81 Euros. [efn_note]https://www.insee.fr/fr/information/2417794[/efn_note].
Reporté sur le cadastre, nous avons un aperçu de l’occupation des terres sur la commune de La Bouëxière (Ille-et-Vilaine) [efn_note]Archives départementales de l’Ille-et-Vilaine. La Bouëxière. Cadastre – Cote 3 P 5264[/efn_note]
Retour vers le passé
S’il ne reste rien de la maison d’habitation au lieu dit du Tertre, la maison au Champ des Pruniers est toujours là pour nous rappeler cette histoire. Elle a été inventoriée dans le cadre de l’inventaire du patrimoine culturel de Bretagne[efn_note]http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ferme/6a82ea54-5d58-4252-9067-2630c6eb3169[/efn_note].
Et après ?
L’histoire est loin d’être terminée. Il me reste de nombreuses recherches à mener pour conclure cette histoire. Tout d’abord, je dois chercher les documents liés à la succession de Léon Saisdubreil. Enfin, je dois me procurer les actes de ventes suite à la liquidation de la succession.
Voilà comment une annonce légale parue dans la presse régionale me fait découvrir un nouveau pan de l’histoire familiale des Saisdubreil de La Bouëxière, et m’emmène sur de nouvelles recherches à ajouter au plan de recherches déjà bien chargé !
Cet article m’a fait penser à un fait divers survenu en 1923 : L’explosion dans une forge causant la mort du forgeron, qui se trouvait être le grand-père de mon épouse…
Près de 100 ans après le dévouement d’une association de généalogie, qui est allé aux AD rechercher (et trouver!) l’article du journal local relatant le drame, a même permis de lire le discours complet du Maire faisant l’éloge funèbre du défunt forgeron ! Je
Bel imbroglio familial.
En se mariant Pauline Saisdubreil est devenue la tante de sa propre sœur.
Quant à son mari, Joseph Pasquier, il est devenu le beau-frère de sa nièce.
Et cela était courant à l’époque ; j’en ai plusieurs cas dans ma généalogie.
On espère savoir le final des ventes.
Merci à la Gazette, et meilleure année possible à toutes et tous.
Ph. Bergé
Oh…
La valeur du bien en € était bien plus faible que calculé.
L’erreur vient du fait qu’il fallait dans le convertisseur indiquer “ancien franc” et non “franc”.
C’est une faiblesse de ce convertisseur : il devrait ne pas considérer qu’en 2005 “franc” signifiant “nouveau franc”.
Merci pour votre article !
j. Tallet
Merci beaucoup pour votre vigilance ! C’est corrigé.
Sophie Boudarel