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Saisdubreil dans la presse : les inondations de 1875

4 août 2020

La presse est une source incontournable en généalogie. Que ce soit un entrefilet, une annonce ou tout un article, il est possible d’obtenir des informations importantes sur nos ancêtres. Découvrez comment.

Saisdubreil dans la presse, inondations de 1875, journal officiel, Mac Mahon, Paris
Journal officiel de la République française, 1875/09/19 (A7,N257), Gallica

Le mois dernier, je vous relatais comment j’ai suivi et retrouvé une fratrie suite à une annonce légale parue dans le journal des Archives commerciales de la France. Dans cette recherche, j’ai pu localiser certains membres de la famille Saisdubreil sur Paris.

J’ai vérifié dans mon rapport de recherches Gallica, s’il y a avait mention de Saisdubreil à Paris. Une information est remontée du Journal officiel, datée du 19 septembre 1875 : “Mme Saisdubreil et Louise Saisdubreil, 1.”

Les inondations de 1875

En remontant de quelques pages, je découvre la raison de cette souscription

Souscription pour les inondés

Versées entre les mains de Mme, la Maréchale de Mac Mahon et des membres du Comité central.

Le 23 juin 1875, suite à des pluies ininterrompues, le Midi de la France est inondé. Plus de 200 morts sont à déplorer. Trois des quatre ponts de Toulouse sont détruits. À Montauban, la Garonne s’étend sur 4 kilomètres. Le maréchal Mac Mahon se rend sur place. Devant l’étendue de la catastrophe, on lui prête cette phrase “Que d’eau ! Que d’eau !”.

L’Assemblée nationale vote un crédit de 2 millions de francs et des souscriptions sont mises en place, dont celle présidée par l’épouse du président, la maréchale de Mac Mahon.

Toulouse, inondations de 1875
Inondation de Toulouse, 23 juin 1875 / Provost Père et Fils, photographes, Gallica

À la recherche de Mme Saisdubreil et Louise

Comment des inondations à Toulouse m’ont permis de retrouver à Paris, des membres de la famille Saisdubreil, partie de l’Ille-et-Vilaine pour l’Oise ?

Toute recherche généalogique s’apparente à une enquête. Il faut donc être attentif aux indices. Dans le cas présent, il ne s’agit pas des inondations, ni de Toulouse, mais de l’année et du quartier.

La liste des souscriptions publiée dans le Journal officiel est organisée par quartiers. Les souscripteurs remettaient leur donation au commissaire.

Mme Saisdubreil et Louise sont allées remettre leur aide au commissariat du quartier de Grenelle, dans le 15e arrondissement.

À cette étape de la recherche, j’ai deux couples mère-fille possibles :

  • Augustine Saisdubreil et sa fille Louise, née en 1857.
  • Louise Fortin (épouse Saisdubreil) et sa fille Louise, née en 1860.

La consultation des tables décennales du 15e arrondissement pour la période 1870 – 1880 me permet de trouver le décès en 1879 de Pierre Marie Saisdubreil, époux de Louise Fortin et père de Louise. Pierre Marie est le frère de Jules, dont j’ai retracé le parcours dans un précédent billet.

Nouvel élément en faveur de Louise Fortin, épouse Saisdubreil, et de sa fille Louise : la famille habite 179 Boulevard de Grenelle.

Bien que tous les indices pointent vers les Saisdubreil Fortin, j’ai aussi enquêté sur Augustine et Louise. Si Augustine est également décédée à Paris, elle vivait encore à Neuilly-en-Thelle (Oise) en 1875.

Louise Saisdubreil, alors âgée de 15 ans, et sa mère, ont donc touché à leur maigre pécule pour venir en aide aux victimes des inondations.

Inondation Toulouse 1875, blanchisseuse XIXe siècle, Paris
La blanchisseuse: [estampe] / Steinlen, Théophile Alexandre (1859-1923). Gallica

Venir en aide à plus nécessiteux que soi

En 1879, Louise Fortin et sa fille étaient respectivement blanchisseuse et lingère.

Selon les Statistiques des salaires en France, de 1853 à 1871, une blanchisseuse touchait un salaire quotidien moyen de 3 francs, 2 francs pour une lingère. Louise étant âgée de 15 ans, nous pouvons penser qu’elle touchait moins. Pierre Marie, qui était mécanicien ajusteur, devait toucher en 1875 entre 5 et 6 francs ; soit un revenu d’environ de 10 francs pour la famille Saisdubreil, environ 250 francs par mois.

Les loyers parisiens sont très élevés. Une simple chambre dans le quartier de Batignolles pouvait se louer entre 80 et 100 francs. Dans le quartier ouvrier de Grenelle, où la demande était forte, les prix pouvaient monter encore plus.

Dans des conditions de vie où le loyer amputait le budget de plus de 50 %, où une douzaine d’œufs coûtait autant que ce que gagnait une petite lingère en une journée de travail, il est évident que cette souscription de 1 franc grevait le budget de la famille.

En conclusion

Lorsque vous découvrez des informations succinctes dans la presse, prêtez attention aux indices complémentaires. Quelle est la date ? Quel est le quartier/la ville ? Qui d’autre est cité ? etc.

Vous mènerez vos recherches sur ces informations, les recouperez avec ce que vous savez déjà et aboutirez à des conclusions qui confirmeront ou infirmeront votre hypothèse de départ.

Bibliographie :

Gallica, 23 juin 1875 : les crues catastrophiques du Midi de la France vues par la presse, publié le 7 juillet 2015, http://blog.bnf.fr/gallica/index.php/2015/07/07/23-juin-1875-les-crues-catastrophiques-du-midi-de-la-france-vues-par-la-presse/

Zonage inondations Garonne 1875, https://geo.data.gouv.fr/fr/datasets/4536027430cfbf1a65b276ad92e78e8e9071d49e

Numdam, Statistiques des salaires en France, de 1853 à 1871, Journal de la société statistique de Paris, tome 16 (1875), p. 36-43, http://www.numdam.org/item?id=JSFS_1875__16__36_0

Georges Renaud, Prix et salaires à Paris en 1870 et 1872, Journal de la société statistique de Paris, tome 14 (1873), p. 176-185, http://www.numdam.org/item?id=JSFS_1873__14__176_0

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