La généalogie n’est pas une course en avant. Il faut savoir prendre son temps, observer, analyser, revenir sur ses pas. Le retour aux sources est un principe fondamental et salvateur en généalogie.
Dans un billet publié le 13 janvier 2019, Pierre-Valéry Archassal nous expliquait que la remise en cause en généalogie était un principe salvateur [La remise en cause en généalogie, principe salvateur].
Il nous explique comment, suite à une simple relecture de sources, il en est venu à découvrir un mystère concernant son arrière-grand-père.
J’ai fait la même expérience hier.
Le retour aux sources
Je débute un nouveau projet de recherche, pour une publication prévue l’année prochaine. La première partie de mon plan de recherches consiste à reprendre les sources en ma possession, afin de faire le point sur mes connaissances, sur ce qu’il me faudra approfondir et sur ce qu’il me faudra chercher.
Ce projet de recherche concerne mon grand-père de cœur, Marcel VAURABOURG. Je possède de nombreux papiers personnels, que j’ai scanné il y a plus de vingt ans.
J’ai donc commencé par reclasser ces documents et les renommer selon ma norme en vigueur (aaaammjj_nom-prenom_document_département-ville).
La confrontation de l’histoire familiale face aux sources
Il m’a toujours été dit que Marcel s’était mis en couple avec ma grand-mère à la sortie de la guerre. À l’époque, du haut de mon enfance, la sortie de la guerre signifiait pour moi dès 1945.
En reprenant les papiers, je lis sur sa fiche de démobilisation qu’il se retire à Rugles (dans l’Eure). Cette fiche est datée du 21 décembre 1945.
Un courrier du maire de Rugles, daté de 1946, le domicilie dans sa commune.
La première trace que j’ai de Marcel à Rambouillet date de 1949.
En poursuivant l’analyse des documents, je découvre qu’en 1953, il habitait Paris. Qu’en est-il ? À partir de quand, mes grands-parents ont-ils vécu ensemble ? 1949 avec une pause en 1953 ?
J’aurais dû me poser ces questions lorsque je suis entrée en possession de ses papiers. Mon père aurait pu me répondre.
Principe fondamental et salvateur
Le retour aux sources est un principe fondamental et salvateur.
Trop souvent, lorsque nous sommes face à de nouvelles informations, voire un flux d’informations, comme l’analyse de nombreux documents, nous éludons deux points essentiels pour la poursuite de nos recherches :
- la chronologie
- la géographie
C’est souvent une erreur de débutant, mais pas que.. D’où l’intérêt de savoir revenir sur ses pas, de reprendre la lecture de sources anciennes. L’expérience acquise nous permet de mieux détecter ces incohérences.
Mon conseil
Lorsque j’ai à analyser de nombreux documents, que ce soit pour moi ou des documents envoyés par mes clients, je relève systématiquement sur un bloc-note chaque information de date et de lieu. Ensuite, par un système de flèches, je réorganise chronologiquement les faits. Enfin, je remets cela au propre dans une ligne de vie.
Cette méthode permet de :
- relever les petites, ou les grandes, incohérences
- ne pas partir sur une mauvaise piste
- mettre en évidence les recherches à mener
Prendre le temps de la lecture et de l’analyse est un principe fondamental et salvateur pour votre généalogie.
C’est exactement ce que je fais en ce moment. L’étude des minutes notariales m’a fait comprendre les nombreuses erreurs que j’avais faites au début de mes recherches il y a 4 ans, surtout avec la répétition des homonymes.
Pour certaines branches, je reprends tout à zéro en notant à chaque fois le nom de la maison, primordiale dans la généalogie basque.
J’aime bien aussi l’illustration du billet par un puzzle car c’est exactement l’impression que j’ai quand une pièce vient trouver sa place dans le schéma d’ensemble !
J’ai l’impression que nos recherches sont un éternel recommencement. Avec ma migration vers Hérédis, je reprends à zéro le remplissage de mon arbre sur la base des sources, et uniquement des sources. Je redécouvre également des détails auxquels je n’avait pas prêté attention et qui me permettent aujourd’hui de comprendre des liens de parentés et autres on-dit!
Parfois la lecture par un tiers permet une autre vision, nous permet de voir une information, un détail que malgré des relectures, on ne voyait pas. En généalogie successorale, confronter le tableau généalogique de travail à un autre œil permet de savoir si tout a été vu, si une info notée a été utilisée.